Pas plus que pour induire en erreur, certains défenseurs de la junte putschiste prennent le raccourci pour dire « les bérets rouges ont attaqué pour tuer, ils ont été tués ». Ce genre de discours cache mal le relent de cruauté et de bestialité de l’acte d’exécution sommaire des prisonniers. Hormis ceux qui sont morts au combat le 30 avril, qu’en est-il des éléments faits prisonniers et extraits nuitamment, froidement abattus et enterrés dans les fosses communes?
Avec la découverte du charnier et l’exhumation des corps, que deviennent ceux qui ont soutenu le «boucher de Kati » ? Que sont devenus les amis de Sanogo ? Makan Konaté du COPA est-il devenu le seul soutien de Amadou Aya Sanogo dont on entend la voix aujourd’hui, le seul qui est resté le fidèle des fidèles? Et les autres soutiens politiques du putschiste, les deux COPAM, les hommes politiques et les avocats qui allaient à Kati ?
Les hommes politiques et les ministres qui fricotaient autour du coup d’Etat sont interpellés par les crimes de Kati. Ceux qui ont soutenu les putschistes pour mettre le pays à terre doivent se sentir concernés. Certains de ceux qui sont allés moucharder à Kati et qui sont aujourd’hui dans le gouvernement, que disent-ils, ces amis du Général Amadou Aya Sanogo, à l’heure du charnier? D’autres qui ont affirmé le 1er mai que ce sont des mercenaires qui ont attaqué le Mali, et voilà le charnier des bérets rouges à diago. Que pensent les soutiens du coup d’Etat de ce charnier de Diago ?
Avec ce désert autour de Amadou Aya Sanogo, les amis politiques, les avocats, les dirigeant de la société civile qui arpentaient à Kati restent invisibles? Aujourd’hui Me Harouna Toureh au nom du principe général du droit à la défense est autour de l’inculpé, où sont passé les autres avocats, amis du Général ? Et ces hommes politiques qui dès les premières heures ont affirmé que « le coup d’Etat a été salutaire et sanitaire » ? Que pensez-vous aujourd’hui des atrocités et de la douleur des parents des victimes ?
B. Daou