Les responsables de la chambre des mines du Mali étaient face à la presse le vendredi 17 novembre 2017 à leur siège sis à Hamdallaye ACI 2000 pour exprimer leur ras-le-bol face à la carte d’accès sur les sites d’orpaillage instituée par le ministère des mines. Ledit point de presse était animé par le président de la chambre des mines, Abdoulaye Pona, en présence des présidents des chambres des mines régionales, des orpailleurs etc. Au cours de cette conférence, les orpailleurs ont fait savoir qu’ils ne prendront pas cette carte d’accès vendue par le département de tutelle à 10 000 FCFA. A cet effet, ils ont invité le président IBK à s’impliquer personnellement pour la résolution de cette situation qui risque de créer un conflit dans les sites d’orpaillages. Par ailleurs, les orpailleurs ont déploré ces propos tenus récemment par le ministre des mines, Tiémoko Sangaré : « Qui sait s’il n’y a pas une partie de l’or qui sert à financer le terrorisme dans notre pays ? ».
Ce point de presse a regroupé les présidents de la chambre des mines de la région de Sikasso, Amadou Sy, de Koulikoro, Mamadou Touré, de Kayes, Mady Keïta et de Ségou, Mamadou Lamine Diarra. Selon Abdoulaye Pona, le ministre des mines doit travailler pour l’épanouissement du secteur des mines. Et l’une des missions cardinales de la chambre des mines, dit-il, est d’organiser le secteur de l’orpaillage et de faire en sorte que le métier puisse contribuer à l’économie nationale. A l’en croire, le mandat du bureau actuel qu’il dirige a pris déjà fin.
« Mon mandat a pris fin. J’ai demandé à la tutelle d’organiser l’élection sur la base de l’ancien texte. On rétorque qu’il y aura la relecture du texte. Donc, le bureau restera sur place jusqu’à ce que le nouveau texte soit adopté », a –t-il déclaré.
Aux dires Pona, il y’a trois codes miniers au Mali, chose qui n’est pas normale. Il a désapprouvé la mise en place par le ministère des mines de la carte d’accès coûtant 10 000 FCFA aux sites d’orpaillage. « Sans cette carte, vous ne pouvez pas accéder aux sites d’orpaillage et cela risque de créer un problème un jour. J’ai envoyé une lettre au département pour dire qu’il n’est pas dans son rôle », a-t-il indiqué. Abdoulaye Pona a fait savoir que l’orpaillage est une activité porteuse de revenue, car, un gramme d’or est cédé à 20 000FCFA. Depuis l’éclatement de la crise de 2012, selon Pona, l’orpaillage occupe une place de choix au Mali.
Après les propos liminaires du président de la chambre des mines, au cours d’un long débat, les orpailleurs ont donné d’amples informations sur les réalités du terrain. Ainsi, Bakary Magassouba, vice-président de la chambre des mines régionale de Koulikoro et vice-président des orpailleurs a fait savoir que depuis l’éclatement de la crise en 2012, les orpailleurs ont contribué à l’effort de guerre à hauteur de plus de 14 millions de FCFA.
« Les orpailleurs ont construit des centres de santé et des écoles. Il n’y a pas de terroristes sur les sites d’orpaillages. Nous ne voulons pas de cette carte d’accès mise en place du ministère. Nous invitons le président de la République IBK à s’impliquer personnellement pour la résolution de cette situation qui risque de créer un conflit dans les sites d’orpaillages », a-t-il souhaité.
Les orpailleurs de Yanfolila de la région de Sikasso ont clairement indiqué qu’ils ne prendront pas cette carte d’accès instituée par le département de tutelle. Les autres intervenants ont prôné l’union entre les orpailleurs pour faire cesser la vente de cette carte d’accès sur les sites d’orpaillage. Par ailleurs, les orpailleurs ont déploré ces propos tenus récemment par le ministre des mines, Tiémoko Sangaré : « Qui sait s’il n’y a pas une partie de l’or qui sert à financer le terrorisme dans notre pays ? ».
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain