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Organisation du hadj 2016: le ministre Diallo rassure

Le ministre des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Amadou Omar Hass DIALLO, était, dimanche dernier, l’invité du 16e numéro de l’émission « Action gouvernementale » sur la télévision nationale (ORTM). Avec nos deux confrères, Yaya KONATE et Sidiki DEMBELE, les échanges ont porté essentiellement sur la laïcité, l’organisation du hadj 2016, la lutte contre le radicalisme religieux, etc. Le ministre a promis que le gouvernement prendrait toutes ses responsabilités dans l’organisation du hadj 2016. Toutefois, il a fait savoir que l’État n’est pas dans la logique d’appliquer le cahier de charge qu’il a récemment élaboré, en raison de son caractère contraignant pour les agences de voyage.

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Si beaucoup d’observateurs ont vu dans la création de son département le signe d’une pression des religieux musulmans, le ministre Thierno Amadou Omar Hass DIALLO ne se gêne avec aucune des confessions de la place, signe que ce ministère est a pour mission de réguler tout le champ religieux dans son ensemble. L’homme vit avec sa foi et indéniablement, le Mali est un pays de foi, a-t-il dit. Avec un département qui n’a pratiquement pas de services rattachés, excepté la Maison du hadj, le ministre DIALLO dit réfléchir à la création d’une direction nationale des affaires religieuses et aussi une commission de lutte contre l’extrémisme violent et le radicalisme religieux.
Sur la question du drame de mina, en 2015, le ministre DIALLO, sans vouloir écarter une volonté de situer les responsabilités, préfère d’abord tirer les enseignements de ces tueries qui ont endeuillé plusieurs pays, à l’image du nôtre.

Le drame de Mina doit focaliser les attentions
Cette affaire, hautement religieuse, ne saurait être traitée comme un accident quelconque : « ce n’est pas comme si une pinasse avait chaviré. Nous sommes dans le domaine de la foi et de la religion », a-t-il précisé. Trouver la mort au pèlerinage, si ce n’est pas en ces temps d’un « musulman de type nouveau » (très peu de foi), d’un point de vue religieux, ses parents doivent être heureux, a-t-il dit. Car, dit-on, il intercédera auprès du Seigneur pour ses parents. C’est en tout cas, cela qui était le souhait de tout bon croyant qui se rendait à la Mecque. Mais au-delà de ces contingences, perdre un frère, un parent et dans les conditions dans lesquelles cela s’est produit, l’année dernière à Mina, fait mal, a-t-il reconnu.
Aussi, l’Arabie Saoudite qui organise ce pèlerinage depuis des siècles, a-t-il droit, quand même, à l’erreur, puisqu’il s’agit d’une entreprise humaine comme toute autre.
Depuis, la nouvelle du drame, le ministre a indiqué que l’État malien n’était pas resté indifférent : une délégation officielle a été dépêchée sur place, le deuil national a été observé avec les drapeaux en berne, la journée de prière a également été organisée, il y a eu la visite dans les familles des victimes du chef de l’État, etc.
Concernant les rapports entre le gouvernement et les agences de voyage, le ministre a indiqué qu’il s’agit d’un partenariat et les deux parties sont obligées de collaborer pour la réussite de cette mission.
« Je voudrais que les agences de voyage qui organisent aussi le hadj depuis belle lurette comprennent que l’État n’est pas leur ennemie. On ne doit pas se regarder en chiens de faïence », a-t-il conseillé.

Création d’une délégation du pèlerinage
Toujours dans la logique de l’organisation du hadj, le ministre a invité les agences de voyage à reconnaitre leurs faiblesses et à s’impliquer davantage en vue de les corriger rapidement pour évoluer vers d’autres défis.
« Il faut aider l’État à enlever l’ivraie de la bonne graine », a-t-il invité. En effet, selon lui, les agences de voyages qui ont devancé l’État dans le domaine veulent en faire leur rente. Or, reconnait-il, l’organisation d’activités touristiques est bien différente de celle du hadj.
« Ce n’est pas du tourisme, c’est l’accomplissement d’un pilier de l’islam », a-t-il soutenu.
Pour tirer les enseignements des hadj précédents, le gouvernement a organisé, selon le ministre, un colloque de 2 jours qui a abouti à l’élaboration d’un cahier de charges à imposer aux agences de voyage. Parmi ces mesures, il est prévu la création d’une délégation du pèlerinage qui sera co-présidée par le ministre des Affaires religieuses et celui de la Culture et du tourisme comprenant un ensemble d’acteurs, dont les transports, les acteurs de la santé, de la sécurité intérieure, les associations religieuses, le Haut conseil islamique.
Malgré l’élaboration de ce cahier de charges, faire le ménage dans le domaine des agences de voyages sera très difficile, a indiqué le ministre. Car ces agences ont longtemps évolué sans aucune règlementation, a-t-il regretté. Il reste convaincu que le cahier de charges ne sera pas applicable cette année, car certains éléments de ce document ne seront pas disponibles pour permettre à l’État de faire le suivi. Il s’agit notamment de l’attestation de bonne exécution du pèlerinage que les autorités saoudiennes doivent délivrer aux dites agences à l’issue de chaque opération, a-t-il fait savoir.
En fait, pour appliquer la nouvelle règlementation, le ministre des Affaires religieuses pense que l’État doit être très fort pour défaire les mauvaises habitudes ancrées au niveau de nos agences de voyage. C’est pourquoi en attendant de mettre en place les dispositifs nécessaires de suivi, le ministre DIALLO, préfère procéder avec pédagogie dans l’application de ce cahier de charge.

Plus de 80 nouvelles agences
Le ministre a fait que depuis le drame de Mina, il y a eu au moins, la création de 80 nouvelles agences, dans notre pays, en plus de 130 déjà existantes. « Aujourd’hui, nous sommes à 204 agences de voyage. Il n’y a rien à faire », s’est-il indigné avant d’ajouter que le développement suppose la création d’emplois. À la longue, Tieno As DIALLO pense que les agences de voyage vont faire le ménage, elle-même, en leur sein. Ce qui veut dire que l’État n’a pas l’intention de montrer immédiatement ses muscles, du moins pour l’instant.
« Je suis un enseignant et je préfère la pédagogie à la force », a laissé entendre M. DIALLO.
Parlant de radicalisme, le ministre a souligné que l’un des principes fondamentaux de l’islam, c’est le droit à la différence. Selon lui, il n’y a qu’un islam, à savoir, l’islam du juste milieu, loin de l’extrémisme et de la violence.

L’État souverain doit pouvoir payer ses imams
Abordant l’épineuse question de la laïcité, l’invité de l’ORTM a indiqué que tout citoyen appartient d’abord à une nation avant d’appartenir à une religion. « Nous sommes d’abord Maliens avant d’appartenir à une religion », a-t-il martelé. Mais la laïcité n’est pas le laïcisme qui veut dire absence de l’État, a-t-il expliqué. Selon lui, la foi est en l’homme et le Mali est un pays de croyants, plus de 95 % de musulmans. Si l’État veut règlementer le phénomène religieux dans le cadre de la laïcité, il faut qu’il soit présent dans ce secteur, a-t-il préconisé. Aussi, si l’État doit contrôler le discours religieux, ‘’nous devons être, en tant qu’État souverain, en mesure de payer nos imams, de payer les factures des mosquées, etc.’’.
À chaque fois qu’une religion fait l’objet d’une menace, le régulateur, qui est l’État, doit être présent. Dans le champ religieux, il faut que chacun se sente libre de pratiquer dans la République.

Par Abdoulaye OUATTARA

 

Source: info-matin

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