Le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga a reçu, vendredi dernier à la Primature, les gouverneurs des régions et du district de Bamako. En trame des échanges : l’organisation des élections du 17 décembre prochain et la situation sécuritaire dans l’ensemble du pays. Les gouverneurs ont également saisi l’occasion pour partager leurs préoccupations avec le chef du gouvernement qui, en retour, a donné des orientations pour faire avancer, notamment le processus de sécurisation et le renforcement de l’autorité de l’Etat dans les régions.
La rencontre s’est déroulée en présence du ministre de l’Administration territoriale, Tiéman Hubert Coulibaly et de celui de la Défense et des Anciens combattants, Tiéna Coulibaly. Au sortir de cette rencontre qui s’est déroulée à huis clos, les gouverneurs ont indiqué que les préparatifs des élections du 17 décembre 2017 avançaient positivement. Optimistes pour la suite du processus, ils ont déclaré être au four et au moulin afin que lesdites échéances se tiennent dans les conditions normales. « L’objectif n’est pas hors de portée. Mais le défi est de taille, surtout dans les régions comme Mopti où les attaques terroristes et divers actes de banditisme sont fréquents. Ce n’est pas une fatalité, puisque ce sont des situations créées par des hommes. Étant aussi des hommes, nous sommes appelés à développer des stratégies pour y faire face « , a indiqué le gouverneur de Mopti, le général de Brigade Sidi Alassane Touré. Il s’est dit convaincu que «nous y arriverons», si tout le monde s’y engage. «Il ne s’agit pas seulement de constater les faits, mais de poser des actes pour qu’on avance et pour l’intérêt de la nation », a-t-il ajouté. Le gouverneur de Kidal, Sidi Mohamed Ichrach, a affiché le même optimisme et la même détermination. Dans sa région, la sécurité n’est pas non plus optimale, mais elle s’améliore. Pour preuve, depuis trois mois, il n’y a eu ni attentat, ni vol ou enlèvement de biens particuliers dans cette région.
Cette situation, plutôt satisfaisante, est le résultat d’un système de sécurité établi par le gouverneur, en partenariat avec les groupes armés. Les parties comptent perfectionner davantage ce système en attendant le retour des services de sécurité et de défense qui sont toujours absents de la Cité de l’Adrar des Ifoghas. Cependant, a concédé le gouverneur Ichrach, «il y a toujours des actes de banditisme à l’intérieur de la ville de Kidal». Pour y pallier, Sidi Mohamed Ichrach, de concert avec les responsables des groupes armés, a mis sur place un mécanisme qui permet de sécuriser les citoyens et leurs biens. «Pour le moment, ça fonctionne très bien», s’est félicité le gouverneur qui a révélé que d’autres mouvements armés, notamment le GATIA, vont bientôt intégrer ce dispositif sécuritaire. Un accord a été déjà signé à cet effet entre le GATIA et la CMA. Par ailleurs, le gouverneur de la région de Kidal s’est dit confiant quant à la tenue des élections du 17 décembre prochain.
Selon lui, les moyens pour organiser lesdites élections sont disponibles, et le constat général est que les préparatifs avancent positivement. Il a indiqué que le Premier ministre a donné des orientations à tous les gouverneurs pour poursuivre la préparation des élections. La réussite de ce processus électoral, de l’avis du gouverneur de la région de Gao, le colonel major Sidiki Samaké, nécessite aussi l’implication de «tous les mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger». Dans cette région, la situation sécuritaire est «préoccupante, mais elle est à un niveau raisonnable».
Le gouverneur Samaké est en train de voir dans quelles mesures l’Etat peut mieux sécuriser les populations et mettre fin aux actes de vol et autres actes de banditisme.
Le gouverneur du District de Bamako dira qu’il n’y a pratiquement pas de problème dans l’organisation des élections. Aminata Kane s’est dit cependant préoccupée par l’insécurité routière qui sévit dans la capitale et la poursuite de l’opération de libération du domaine public. Cette opération, interrompue pendant un moment, a repris depuis bientôt un mois. «Nous sommes en commune I, en train de dégager toutes les artères. Et ça va continuer jusqu’en commune VI», a promis le gouverneur.
Avec la même détermination, Aminata Kane entend mettre fin à l’insécurité routière qui se développe sur la route de Kabala. «Les camions écrasent les élèves à tout bout de champ», a-t-elle déploré, avant de préciser que Kabala fait partie de la région de Koulikoro. «Nous sommes en train de voir comment gérer ce problème pour que ces camions puissent aller moins vite et qu’il y ait plus de civisme dans la circulation», a déclaré Aminata Kane qui compte travailler de concert avec le gouverneur de la région de Koulikoro. Elle a affirmé avoir partagé ces préoccupations avec le Premier ministre dont les réponses aux différents problèmes soulevés lors de la rencontre ont rassuré tous les gouverneurs. «Nous nous sommes rendus compte que nos différentes préoccupations sont connues et traitées au niveau de l’Etat. Nous sortons de cette rencontre avec beaucoup d’assurance», a déclaré le gouverneur de la région de Ménaka, Daouda Maïga.
Issa DEMBÉLÉ
Source: Essor