D’un côté, il y avait les festivaliers majoritairement composés d’enfants et des centaines de militants venus célébrer l’anniversaire de leur parti et de l’autre, les participants à l’Open d’escrime. Samedi, le public du Palais des sports Salamatou Maïga n’avait que l’embarras du choix.Ainsi, pour ne rien rater des trois événements, certains spectateurs faisaient la navette entre la grande salle de basket où se déroulait la manifestation politique et l’enceinte du palais qui abritait le tournoi et le festival des enfants.

C’est dire que l’édition 2021 de l’Open d’escrime s’est disputée dans une atmosphère particulière, pas très Covid-19 et surtout, pas favorable à la concentration. Cependant, il en fallait plus pour déconcentrer les athlètes et les empêcher de produire le spectacle. Au contraire, les combattantes et les combattants ont été «dopés» par ce qui se passait autour d’eux et les confrontations ont donné lieu à de belles empoignades dont se souviendront longtemps les spectateurs présents, samedi dernier au Palais des sports. Le ton a été donné avec les combats pour la médaille de bronze, notamment le duel entre Gaoussou Coulibaly N°2, sociétaire de Titans club de Djélibougou et Souleymane Djiré du Club d’escrime du Palais des sports.Les deux escrimeurs ont gratifié les spectateurs de l’un des combats les plus disputés et les plus indécis de l’histoire du tournoi. En atteste le score final de la partie 15-14 pour Gaoussou Coulibaly qui a dû se battre jusqu’au bout pour briser la résistance de son adversaire. Chez les filles en revanche, Aïchata Dembélé (Escrime club du Palais des sports) n’a pas eu besoin de forcer son talent pour battre sa coéquipière, Minata Doumbia (15-9).

Après ces deux combats, place a été faite aux finales proprement dites et comme c’est souvent le cas, l’honneur reviendra aux filles d’ouvrir le bal. Face à face, la multiple championne du Mali, Alima Dembélé (Escrime club du Palais des sports) et la star montante de l’escrime nationale, Diakassa Coulibaly (Escrime club Mifa). Les deux athlètes se connaissent depuis plusieurs années et leurs confrontations suscitent toujours une grande passion chez les supporters. Le duel de cet open n’a pas fait exception à la règle et les deux escrimeuses ont fait honneur à leur rang. Sauf que cette fois, Alima Dembélé n’a pas réussi à faire respecter la hiérarchie.

L’athlète la plus titrée de l’escrime malienne est tombée sur une Diakassa Coulibaly très déterminée qui a émerveillé tout le monde par la qualité de son escrime et son sang-froid. La sociétaire de l’Escrime club Mifa a fait la course en tête pendant presque toute la partie, mais sans réussir à faire le trou. à chaque fois qu’elle marquait et passait devant, Alima Dembélé répliquait et récolait au score. Le suspense sera entier, quand les deux combattantes se retrouvèrent à 14-14. Laquelle des deux allait marquer la touche finale ? Diakassa Coulibaly bien entendu qui ne put retenir ses larmes, après avoir porté le coup fatal à la multiple championne du Mali.

La finale masculine sera également d’un bon niveau technique, mais pas aussi disputée que celle des filles. La «faute» à l’international Gaoussou Coulibaly N°1 (Escrime club du centre Olympafrica), trop fort pour le jeune Harouna Coulibaly (Escrime club du Palais des sports). Le score du combat (15-9) traduit parfaitement la suprématie du premier qui répond toujours présent dans les grands rendez-vous.

Présent samedi au Palais des sports, le président de la Fédération malienne d’escrime (FME), le commandant de police Wahabou Zoromé a salué la prestation des athlètes et affiché son optimisme dans la perspective du tournoi CEDEAO que notre pays doit abriter cette année. «Nous sommes contents et satisfaits de ce que nous avons vu cet après-midi (samedi, ndlr).

Les combats étaient d’un bon niveau technique, c’est bon signe dans la perspective du tournoi CEDEAO que le Mali doit abriter dans quelques mois», a exprimé le premier responsable de l’escrime nationale, avant d’adresser ses remerciements au sponsor officiel de la fédération Moov Africa et au Comité national olympique et sportif (CNOS-Mali). Le commandant Wahabou Zoromé a, ensuite exhorté les athlètes et les encadreurs à continuer sur la même lancée pour «représenter dignement le Mali» au grand rendez-vous de la CEDEAO.

Comme lors des précédentes éditions, les trois premiers du tournoi, ont reçu chacun des médailles et des enveloppes d’encouragement.

Souleymane B. TOUNKARA