Elle est qualifiée de résolution « historique » par les uns, pendant que les autres regrettent que son texte initial ait été « édulcoré » en y retirant notamment un passage qui mentionne les Etats-Unis. Cette résolution très attendue a animé les débats, vendredi au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, à Genève en suisse, avant d’être adoptée à l’unanimité.
Le texte présenté par des pays africains, avec à leur tête le représentant du Burkina Faso, condamne le racisme systémique et les violences policières.
Sans doute motivé par le contexte actuelle où la problématique des violences racistes et policières est remise sur la table. Le monde entier étant sous l’émoi suscité par la mort de George Floyd, noir victime de violence policière au États-unis, et dont le décès a été suivi d’une vague de manifestations et d’indignation.
Mais pour beaucoup, cette résolution du Conseil des droits de l’Homme dégage un goût inachevé. En effet, La version originelle du texte va plus loin que celle adoptée. Celle-ci réclamait l’établissement d’une commission d’enquête internationale indépendante pour faire la lumière sur le « racisme systémique » aux États-Unis.
Cependant, en quelques jours, le texte a été amputé de plusieurs passages, réduisant l’enthousiasme affiché par ses initiateurs.
Dieudonné Désiré Sougouri, représentant du Burkina Faso au Nation unies, a reconnu que le groupe des pays africains présentant le texte a fait des « nombreuses concessions » pour « garantir le consensus » autour du texte. Ce « consensus » a justement suscité la colère de plusieurs ONGs de défense des droits de l’Homme, accusant les Etats-Unis d’avoir mené des tractations pour vider le texte d’une grande partie de sa substance.
Pour rappel, Washington s’est retiré depuis 2018 du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies.
M.TOURÉ
Source : L’ESSOR