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Office du Niger : La maîtrise de l’eau, une des solutions appropriées pour l’agriculture malienne face aux changements climatiques !

Alors que le monde entier a les yeux rivés sur Katowice, en Pologne, où la 24ème Conférence sur le climat (Cop24) se tient jusqu’au 24 décembre 2018, tous les indicateurs du réchauffement climatique sont dans le rouge, témoigne l’urgence d’agir. D’où, cette contribution de belle facture du Président Directeur Général de l’Office du Niger, Dr Mamadou M’Baré Coulibaly qui estime que pour faire face aux changements climatiques, l’État doit faire une gestion rationnelle de l’eau. Lisez plutôt.

Comme vous le savez tous, l’économie de notre pays, le Mali, est basée principalement sur le secteur primaire (l’Agriculture, l’élevage et la pêche) qui emploie 80% de la population active et contribue pour près de 40% au Produit Intérieur Brut (PIB).

En tant que pays sahélien, il est affecté durement par les effets des changements climatiques qui se manifestent par la diminution de la pluviométrie, l’augmentation de la température conduisant à des événements exceptionnels et à la fréquence des épisodes climatiques comme la sécheresse.

Tous ces événements constituent une menace pour l’agriculture malienne et créent par conséquent les conditions de l’insécurité alimentaire et de la pauvreté dans le milieu rural.

Je voudrais, en guise de rappel, souligner que déjà en 2008, d’après les scénarii consignés dans le rapport sur  la lutte contre le changement climatique : « Un impératif de solidarité humaine dans un monde divisé », les Nations Unies tiraient la sonnette d’alarme en ces termes : « Le réchauffement mondial découlant du changement climatique entraînera des inondations, des sécheresses qui conduiront aux déplacements massifs des populations et à l’effondrement des systèmes agricoles qui entretiennent la survie de plusieurs millions de personnes. Si rien n’était fait, les 40% de la population mondiale la plus pauvre, soit environ 2,6 milliards de personnes, seront condamnés à un futur comportant moins d’opportunités ».

Les changements climatiques sont d’autant à craindre pour notre pays qu’ils affectent en premier lieu, les petits exploitants agricoles qui, le plus souvent, n’ont pas bénéficié de financement conséquent pour lutter contre le phénomène. C’est pourquoi, son Excellence Ibrahim Boubacar Keïta, Président de la République, a fait de l’amélioration de la sécurité alimentaire et du développement économique rural une des priorités de son projet de société lors des élections présidentielles.

La sécurité alimentaire et nutritionnelle comme dimension de la souveraineté alimentaire est au cœur de la Politique de Développement Agricole du Mali (PDA). A cet effet, le président a pris l’engagement d’allouer à partir de 2015, 15% du budget national au développement rural.

Dans son approche par rapport à cette problématique, l’Office du Niger participera à la mise en œuvre du Programme National d’Investissement dans le Secteur Agricole (PNISA) à travers la consolidation des acquis enregistrés dans la mise en œuvre des stratégies majeures du gouvernement jusqu’ici initiées pour renforcer la résilience du secteur agricole malien aux changements climatiques.

Il s’agit principalement de la maîtrise et de la mobilisation des ressources en eau de surface et souterraine ainsi que leur exploitation optimale aux fins de mener des activités agricoles.

Cette maîtrise de l’eau pour l’agriculture vise à affranchir au maximum la production agricole des aléas climatiques en rendant les ressources en eau disponibles en qualité et en quantité suffisantes pour la satisfaction des besoins en eau des exploitations agricoles, conformément aux principes de gestion durable et intégrée des ressources en eau.

A cet égard, l’Office du Niger constitue l’une des passerelles les plus appropriées pour parvenir au renouveau du secteur agricole à travers entre autres :

➢la définition d’une politique d’investissement,

➢la garantie d’une gestion optimale et durable des aménagements,

➢l’intensification et la diversification de la culture irriguée,

➢la redéfinition du rôle des intervenants dans le sous–secteur de l’irrigation, l’appropriation du processus d’identification, de mise en place et de gestion des investissements par les bénéficiaires ;

➢le renforcement de la résilience des paysans tout en assurant leur connexion progressive au marché à travers le développement des chaînes de valeur.

Pour relever ces défis, les mesures envisagées sont :

➢disposer de superficies irriguées dans une proportion compatible avec les engagements internationaux et sous régionaux en matière de gestion durable et intégrée des ressources naturelles (terre et eau). A cet effet, il est envisagé d’ici 2025, couvrant la période du prochain contrat-plan Etat-ON et exploitants agricoles :

➢d’aménager et d’équiper 32 513 ha ;

➢de réhabiliter ou de convertir en maîtrise totale environ 10 655 ha d’anciens périmètres (8% des superficies actuelles aménagées) ;

➢de poursuivre le développement des aménagements de proximité facteur d’accroissement de la résilience face au changement climatique.

Avant de terminer mes propos, qu’il me soit permis au nom du gouvernement du Mali et au nom du peuple malien, d’adresser mes vifs et sincères remerciements à tous nos partenaires au développement et particulièrement aux bailleurs de fonds des projets et programmes de l’Office du Niger pour leur soutien indéfectible au secteur du développement rural.

Dr Mamadou M’Baré Coulibaly PDG/Office du Niger. 

 

Source: lechallenger

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