Dans l’objectif de relancer les activités de Dakar Bamako-Ferroviaire, le ministre des Transports et des Infrastructures, Makan Fily Dabo, envisage de mettre les constructions illicites au bord de la voie ferroviaire sous l’action des bulldozers et Caterpillar. Et cela, courant la semaine prochaine.
La série de démolitions suit son petit bonhomme de chemin au Mali. Après que la zone aéroportuaire a ouvert le bal le jeudi 14 janvier 2021, les servitudes des rails entreront dans la danse la semaine prochaine. C’est du moins ce qui ressort des déclarations du ministre en charge des Transports et des Infrastructures, Makan Fily Dabo.
Dans un passé lointain, le ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières d’alors, Me Mohamed Ali Bathily, accompagné de son homologue des Transports, a visité les servitudes des rails dans les communes I, II et à Kati. Ce jour-là, le constat fut amer pour le ministre. Il a constaté que la zone, sous le couvert de l’Etat, est illicitement morcelée, construite par des particuliers qui y ont construit des maisons d’habitation et des immeubles. L’occasion a été propice pour le ministre Bathily d’annoncer l’application de la loi qui dit que les servitudes sont réputées incessibles et inaliénables. Cette autorité avait juré de déguerpir les occupants des lieux. Mais rien n’y fit.
Cette bande qui longe les servitudes des rails en communes I et II de Bamako passant par Kati est au cœur d’une spéculation foncière depuis des années. Avec des titres fonciers litigieux, la zone, de long en large, est occupée.
Des bâtiments « cinq étoiles » sont construits, d’autres sont en chantiers et la vente des parcelles se poursuit dans la zone malgré l’interdiction formelle de son occupation.
Si le ministre Bathily n’a pas pu atteindre l’objectif de déguerpissement, cette fois-ci, le ministre des Transports et des Infrastructures de la transition, Makan Fily Dabo, est dans la dynamique de mettre les bouchées doubles afin de dégager les occupations illicites. Cette décision est un signe avant-coureur de la refondation de l’Etat du Mali, tant prônée par les autorités de la transition. Comme dans la zone aéroportuaire, des affaires ne tarderont donc pas à être exposées à l’air libre.
Bazoumana KANE
Source : Le Prétoire