Libérer la zone aéroportuaire, telle est la quintessence de la démolition des constructions illicites dans la zone aéroportuaire. Une démolition qui intervient après une première il y a de cela dix ans. Ladite opération de démolition a enregistré la présence du ministre du Domaine, des Affaires foncières et de l’Habitat, Dionké Diarra qui avait, à ses côtés, ses homologues de la Sécurité et de la Protection civile Modibo Koné, de l’Equipement et des Transports, Makan Fily Dabo. Nous sommes le jeudi 14 janvier 2021.
Sur les réseaux sociaux, Issa Kaou Djim s’insurge contre le ministre du domaine et des affaires foncières pour avoir démoli sa villa. Selon lui, il a injecté plus de 30 millions pour la construire et promet de porter l’affaire devant les tribunaux. A tort ou à raison, ils sont nombreux à assister avec impuissance à la démolition de leur Maison. La zone aéroportuaire qui couvre une superficie de 7194 hectares, après plusieurs opérations de démolition, a fait l’objet de lotissement et d’occupations illicites. A travers une lettre confidentielle datant du 12 octobre 2020, les autorités de transition ont instruit la démolition des occupations illicites. Elle concerne la zone trouée l’Est et l’Ouest. Le ministre du Domaine, des Affaires foncières et de l’Habitat, Dionké Diarra n’a pas manqué d’évoquer les motivations de cette opération. Selon lui, l’aéroport Modibo Kéita risque de perdre sa licence suite à cette occupation illicite. Pour éviter cette perte de licence la nécessité de démolir se posait. « Certains occupants, après avoir été indemnisés sont retournés pour vendre ils ont su que la zone est en train d’être morcelée par les autorités communales. D’autres se sont entêtés de rester. Des maisons finies et celles en chantier, aucune construction ne sera épargnée par cette opération de démolition » dira Makan Fily Dabo, ministre en charge de l’Equipement et des Transports. « Nous allons poursuivre cette opération pour la préservation de cette zone aéroportuaire », martèle le ministre Dabo. Pour lui force doit rester à la loi « Il faut que les Maliens acceptent de se soumettre à la loi. Les textes sont faits par nous et pour nous, chacun de nous doit respecter ces textes » dira le ministre Dabo. C’est pourquoi il a sollicité l’accompagnement de la population. Cette opération se déroule sous l’œil vigilant des forces de sécurité déployées en nombre pour la circonstance qui ont eu des consignes fermes de Modibo Koné, ministre de la Sécurité et de la Protection civile.
Qui des spéculateurs fonciers ou des occupants illicites ont raison ? Difficile de répondre à cette question car tous les deux savent que cette zone n’appartient qu’à l’Anac. De toutes les façons, les occupants illicites n’ont que leurs yeux pour pleurer car ils se retrouvent sans abri avec leurs effets dans les rues. Cette opération de démolition a été confiée à l’entreprise Africa construction corporation. Elle a coûté à l’Anac la bagatelle de 320 888 628 FCFA.
A noter que la zone aéroportuaire est classée suivant le décret N° 99-252/P-RM du 15 septembre 1999 portant classement d’une parcelle de terrain à usage d’entreprise aéroportuaire
Bissdi SIMPARA
Démolition des maisons dans la zone aéroportuaire :
Issa Kaou Djim dans la dynamique de traîner le ministre devant la justice
Le ministre des Affaires foncières, de l’Urbanisme et de l’Habitat, Dionké Diarra risquerait gros si Issa Kaou Djim arrive à respecter l’engagement qu’il a pris devant Dieu et les hommes.
En réaction à la démolition des maisons dans la zone aéroportuaire de Bamako, le coordonnateur de la Cmas, est résolument engagé pour envoyer l’affaire en justice. Faut-il le rappeler, la semaine dernière, des caterpillars ont pris d’assaut les maisons construites sur l’aire de la zone aéroportuaire.
Avec ces machines, des concessions ont été démolies faisant de plusieurs personnes des sans-abris à Bamako. L’action ayant fait le tour des réseaux sociaux, le coordonnateur de la Cmas, Issa Kaou Djim n’est pas resté les bras croisés. Après s’être rendu sur les lieux, il a exprimé son ras-le-bol au micro des journalistes.
Pour lui, cette action du ministre des Affaires foncières, de l’Urbanisme et de l’Habitat, Dionké Diarra, devrait intervenir dans la cadre de la loi. Il envisage, à cet effet, de mettre en place un collectif d’avocats qui défendra le dossier avec les papiers d’authentification des différentes constructions.
Les témoignages qui parvenaient de certains occupants des maisons de la zone aéroportuaire confirment que beaucoup sont locataires et non de vrais propriétaires. La question qui taraude les esprits est claire comme l’eau des roches. Est-ce que Issa Kaou Djim s’agite de cette manière par pitié pour les victimes de la démolition ou pour ses propres intérêts ? Il y a lieu de se poser la question parce que lui-même dispose d’une maison qui fait partie de celles qui ont été démolies.
Pour rappel, monsieur Djim affirme que le ministre a fait une des choses pour lesquelles « Tchiédo bouranké » (IBK) a été victime de coup d’Etat. A noter aussi que Kaou Djim ne s’est pas montré opposant à la démolition mais dénonciateur de la manière qui, de son point de vue, est aux antipodes de la règle de l’art.
Bazoumana KANE
Source : Le Prétoire