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Nuit de la paix: Panser les plaies par la culture

En marge des festivités du 61e anniversaire de l’indépendance du Mali, le Premier ministre a présidé, le mardi soir, au CICB, au nom du Président de la Transition, le Colonel Assimi GOÏTA, la cérémonie de la Nuit de la Paix. Un moment fort qui a révélé toute la richesse culturelle du Mali exprimée par des artistes talentueux. Tout au long de la soirée, les messages diffusés étaient la paix, l’entente, l’unité, la cohésion et la concorde nationale au son de l’orchestre national du Mali.

 

A la veille de la fête des 61 ans de l’indépendance du Mali, le ministère de la Culture a organisé, mardi, la première édition de la Nuit de la Paix. Une soirée de rencontres festives sur le vivre ensemble et mettant en valeur les différences et les spécificités des différentes populations du pays.
L’objectif de cette soirée était de panser les plaies des Maliens par les vertus curatives de la riche culture ; faire taire les armes et recoudre le tissu social déchiré par la crise ; amener les Maliens à s’accepter, à fumer le calumet de la paix.
Il s’agissait également de mettre en avant nos valeurs endogènes et nos mécanismes traditionnels de prévention et de règlement des conflits (Sinankouya, Maaya, Djo…), tout en tirant le Mali du précipice.
Profitant de cette tribune, le Chef du Gouvernement a transmis aux acteurs la fierté et les félicitations du Président de la Transition qui a dédié sa vie au Mali.
Ainsi, dans les solos de chants de plusieurs régions, ainsi que la symphonie nationale, les artistes ont composé des titres invitant les Maliens au pardon et à faire du retour de la paix, de la cohésion sociale une quête permanente.
C’est l’orchestre du Badema national qui a ouvert le bal de la soirée de la paix dans un Centre international de conférence de Bamako peint aux couleurs de la paix avec des chansons invitant les Maliens à s’accepter dans leurs différences et à se servir de cette diversité comme vecteur de paix et de cohésion sociale.
Le ministre de la Réconciliation nationale, de la paix et de la cohésion sociale, le Colonel-Major Ismaël WAGUE, a signalé que l’organisation d’une telle soirée ne peut être que bénéfique pour le Mali et que les voix qui retentiraient rétabliraient une culture de la paix dans un environnement stable et apaisé.
Selon lui, elle contribuera à véhiculer des messages invitant tous les Maliens à regarder dans la même direction et à mettre le Mali au-dessus de tout.
Quant au ministre de l’Artisanat, de la culture, de l’industrie hôtelière et du tourisme, il a fait savoir que les enjeux de la nuit de la paix sont de créer une dynamique inclusive permettant de mieux comprendre les conditions fragiles et précaires de la quiétude, de la paix, de la cohésion sociale ; de mettre en exergue, de promouvoir, de valoriser et de consolider les mécanismes endogènes pour une paix harmonieuse et durable au Mali.
La nuit de la paix est un spectacle tradi-moderne inspiré de notre savoir-faire légendaire tiré de nos mythes, de nos légendes, de nos contes, de nos histoires, de nos pensées, de nos traditions orales, bref du musée verbal malien qui aurait pour but De réunir tous les Maliens au chevet de notre patrie, a-t-il noté.
Avant de soutenir que le spectacle sera un vestibule « une école », une source de vertus, de sagesse et de connaissances où puiser la force, les armes nécessaires pour la compréhension de notre histoire, de nous-mêmes et la libération de notre patrie et où puiser des leçons de bonne conduite et de pratique d’usage.
La symphonie musicale qui était composée par des virtuoses de la musique malienne comme Abdoulaye DIABATE, Djeneba SECK, Cheick Siriman SISSOKO, Ousmane GORO dit petit Goro, etc., et sous la conduite de Massamou Wélé DIALLO a revisité le répertoire musical malien de Kayes à Kidal, tout en véhiculant des messages de paix et de cohésion sociale et en invitant les Maliens à panser leurs plaies et cicatrices par les vertus curatives de la riche culture malienne.
Lors de cette cérémonie, le public a eu droit à la prestation de deux choristes de la région de Mopti, une zone en proie au terrorisme et aux conflits communautaires.
« Je suis Peule et ma partenaire est Dogon. Nous allons chanter en bambara et en dogon. Nous allons chanter la paix, car nous voulons que les conflits entre ethnies cessent, que le Mali retrouve sa cohésion d’antan et que ne nous formions plus qu’un », raconte l’une d’elles.
Au fil de la soirée, chaque région administrative a été invitée à se produire. Plusieurs styles musicaux ont été mis à l’honneur. Le rythme Takamba succède au chant des cantatrices, avant que les guitares utilisées pour le blues touareg ne se fassent entendre.
« Je suis vraiment très ému de retrouver les autres camarades des autres régions ensemble ici. C’est ça la fierté du Mali, cette diversité », témoigne Dédo Messaoud, un musicien de Taoudénit.
À ses côtés, Doundo KEITA, membre de la troupe de la région de Kayes, salue ce genre d’évènements.
« On se côtoie, on se connaît. Nous partageons la même chambre que les amis de Gao, de Kidal et de Ménaka. Et pendant ce séjour-là, on va se connaître un peu et ça va amoindrir les frontières, ça va amoindrir les préjugés », se réjouira-t-il.
Dans un pays en guerre, cette cérémonie est le symbole de la cohésion sociale qui doit faire l’objet d’une quête perpétuelle.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : Info-Matin

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