Washington a annoncé plusieurs mesures et a accepté une invitation de l’Union européenne pour évoquer le programme nucléaire iranien.
Ce sont trois gestes forts qu’annoncent les Etats-Unis dans le but de calmer le jeu avec l’Iran concernant la question du nucléaire. Après une réunion virtuelle des chefs des diplomaties française, britannique, allemande et américaine, Washington a accepté une invitation de l’Union européenne à des pourparlers en présence de Téhéran pour relancer les efforts visant à restaurer cet accord.
« Les Etats-Unis acceptent une invitation du haut représentant de l’Union européenne à une réunion du P5+1 (un groupe rassemblant Etats-Unis, Allemagne, Chine, France, Royaume-Uni et Russie) et de l’Iran pour évoquer la meilleure façon d’avancer concernant le programme nucléaire de l’Iran », a annoncé le porte-parole du département d’Etat, Ned Price. Un peu plus tôt, les quatre puissances occidentales avaient affirmé dans un communiqué conjoint leur objectif de « voir l’Iran revenir au plein respect de ses engagements » prévus par l’accord de 2015, afin de « préserver le régime de non-prolifération nucléaire et garantir que l’Iran ne puisse jamais acquérir une arme nucléaire ». Le communiqué est signé du Français Jean-Yves Le Drian, de l’Allemand Heiko Maas, du Britannique Dominic Raab et du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken.
L’administration de Joe Biden a également annulé une proclamation unilatérale effectuée en septembre par le gouvernement de Donald Trump sur un retour de sanctions internationales contre l’Iran. Dans une lettre au Conseil de sécurité de l’ONU, obtenue par l’Agence France-Presse, l’ambassadeur américain par intérim aux Nations unies, Richard Mills, indique que les sanctions internationales « levées par la résolution 2231 » de l’ONU en 2015 et confirmant l’accord nucléaire conclu la même année avec Téhéran « restent levées ».
Un geste pour les diplomates iraniens
L’annonce en septembre par l’administration Trump, qui avait décidé en 2018 du retrait des Etats-Unis de l’accord, avait été jugée nulle et non avenue par une large majorité des autres membres du Conseil de sécurité. Le département d’Etat a enfin annoncé jeudi l’allègement des restrictions imposées sur les déplacements des diplomates iraniens auprès de l’ONU à New York. Ces restrictions avaient été considérablement alourdies par l’administration Trump. Elles imposaient à ces diplomates et au chef de la diplomatie iranienne de se cantonner à quelques rues autour du siège de l’ONU avec un parcours très précis pour aller et revenir de l’aéroport Kennedy.
L’allègement des restrictions leur permettra de revenir à une situation précédente les autorisant à se déplacer librement à New York et dans ses proches environs. Cette règle, qui s’appliquée aussi aux missions diplomatiques de Cuba et de la Corée du Nord, reste en vigueur, a précisé un responsable du département d’Etat. « L’idée est de prendre des mesures pour supprimer les obstacles inutiles à la diplomatie multilatérale en modifiant les restrictions sur les voyages intérieurs qui ont été extrêmement restrictives », a expliqué ce responsable.
Source: lepoint