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NOUVELLES MESURES ANNONCEES PAR LEUR GOUVERNEMENT : Les orpailleurs gabonais inquiets

Vendredi 6 juillet 2018, le Gabon a fêté sa première édition de la Journée nationale de l’or. Le chef d’État gabonais entend s’appuyer sur l’or pour faire bouger les lignes dans son pays. Des mesures sont prises, mais qui laissent perplexes les travailleurs de ces mines.

En Afrique, dans la généralité, nous parlons de la richesse des sous-sols, mais malgré tout le continent reste en proie à la pauvreté et n’arrive pas à hausser la tête pour qu’enfin on l’appelle continent émergent. La plupart des pays africains possèderaient, d’après les études de nos scientifiques, différentes richesses qui pourront assurer à ce continent l’indépendance financière et économique. Mais hélas ! Une fois que nous évoquons les richesses de nos sous-sols, des plaies non cicatrisées causées par des malversations liées à l’exploitation de ces richesses se rouvrent et restent béantes. Tous sont conscients que l’exploitation de ces richesses ne profite pas largement aux nationaux et surtout aux zones dans lesquelles ces richesses sont exploitées.

Telle est aujourd’hui l’inquiétude des Gabonais depuis l’annonce par leur président de l’arrivée de certaines multinationales pour les aider dans l’exploitation de leur or. C’est le vendredi dernier que les orpailleurs et les patrons de ces multinationales se sont rencontrés à l’occasion de la première édition de la journée nationale de l’or initiée pour célébrer la richesse du sous-sol gabonais en or. Aux dires d’un orpailleur gabonais : « Dans tous les cours d’eau de nos villages, il y a des poches d’or un peu partout dans le Gabon. » Cette rencontre au lieu d’être pour les orpailleurs une occasion de joie a été plutôt pour eux celle de l’angoisse et de la peur. Des inquiétudes sur leur sort en tant que véritables bénéficiaires de cette richesse.  Un orpailleur gabonais s’interroge : « Nous exploitons l’or depuis 1932 à Itéké, qu’est-ce que l’État a à s’intéresser à l’activité de l’or maintenant ? »  Un autre se demande : « Est-ce que l’or que nous allons récolter, nous pourrons le vendre librement ? Est-ce que l’État va imposer quelque chose ? »  En outre, l’arrivée des multinationales dans le secteur de l’or fait beaucoup craindre les orpailleurs qui se demandent s’ils ne perdront pas tous les bénéfices dont ils jouissaient et au-delà devenir victimes d’une exploitation « de l’homme par l’homme ». Cette inquiétude se voit à travers ces propos d’un orpailleur gabonais : « Imaginons qu’un orpailleur, lorsqu’il exploite sa petite mine qui lui rapporte au moins 200, 300 000 francs par mois et une grande société arrive et lui propose 100 000 francs tout en l’exploitant lui et la mine ? C’est inquiétant ! »

Notons que ces mêmes problèmes existent au Mali surtout si nous nous référons au problème des orpailleurs de Kéniéba qui s’est soldé d’ailleurs par une manifestation des travailleurs ayant occasionné beaucoup d’incarcérations. Ces problèmes relèvent des injustices auxquelles les populations exploiteuses de ces zones aurifères subissent à cause des multinationales en complicité avec l’État. Nous savons que l’exploitation minière impacte énormément sur la vie des zones dans lesquelles des poches d’or existent. Ces populations sont confrontées à des problèmes d’eau, d’éducation, de mœurs, etc. Or, ils bénéficient de ces exploitations d’or par les multinationales. Au Mali, par exemple, s’il faut imaginer que le pays ne gagne que 18 ou 20 % des revenus de son or, cela n’assure point le développement.

Il faudrait alors que le gouvernement gabonais fasse extrêmement attention avec ces mesures, sinon il risque de faire monter les tensions dans son pays. Chose qui pourrait avoir des conséquences désastreuses si nous savons le genre de monde dans lequel nous nous trouvons. Un monde à domination terroriste. Des hommes qui n’attaquent que lorsqu’ils sentent une faille. Les dirigeants africains doivent nécessairement revoir leur politique de gouvernance en matière de partage et surtout de gestion des richesses de leur sous-sol.

Fousseni TOGOLA

Source: Le Pays

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