Fort de ses 40 ans de présence au Mali, la Suisse continue son engagement dans la lutte contre la pauvreté et en faveur d’une paix durable dans notre pays. Cela vient d’être renouvelé par l’approbation d’une nouvelle stratégie de coopération 2017-2020 qui se concentre essentiellement sur trois domaines et mis en œuvre dans les régions de Sikasso, Mopti et Tombouctou. L’enveloppe prévisionnelle destinée à cet effet s’élève à 96 millions de francs suisses, soit environ 60 milliards de FCFA.
Le Mali et la Suisse ont tenu, hier mercredi 8 mars, dans la salle de conférence du ministère des Affaires étrangères, les travaux de la troisième session des rencontres partenariales entre les deux pays.
L’ouverture de ladite session était placée sous la présidence de l’Ambassadeur Mamadou Mandiou BERTHÉ, Directeur Europe au ministère des Affaires étrangère en présence de l’Ambassadeur Manuel SAGER, Directeur du développement et de la coopération suisse.
La rencontre a été l’occasion entre les Maliens et Suisses de passer en revue les avancées au Mali dans les secteurs d’intervention prioritaires de coopération au cours de la période 2012-2016 dont l’enveloppe financière se chiffrait à 48,3 milliards de FCFA et de fixer les objectifs communs pour les quatre prochaines années à travers un nouveau programme de coopération dont le lancement coïncide avec les 40 ans de présence de la coopération suisse au Mali.
Ce nouveau programme couvre la période 2017-2020 avec une enveloppe prévisionnelle de 96 millions de francs suisses, soit environ 60 milliards de FCFA. Il s’inscrit dans un contexte de post-crise qui implique la prise en compte des causes profondes de ce conflit et est donc bâtie, à travers une approche flexible, sur le triptyque Urgence-Développement-paix et sécurité.
Les trois secteurs retenus pour ce nouveau programme, dont les zones d’intervention sont Sikasso, Mopti et Tombouctou, sont : le développement rural et la sécurité alimentaire, la gouvernance et la paix, l’éducation de base et la formation professionnelle.
Quant aux thèmes transversaux, ce sont : l’égalité homme/femme, l’environnement et la gouvernance.
La nouvelle stratégie de coopération suisse au Mali met également un accent sur le rôle du secteur privé dans la création de richesse pour le développement du pays. Dans ce sens, elle ambitionne de donner un écho aux objectifs que le gouvernement se fixe en adaptant la récente loi relative aux partenariats public-privé.
L’intervention multiforme de la Suisse tient compte des défis de toute la région sahélienne menacée par le terrorisme et les différentes formes de criminalité dont le trafic international de la drogue.
Naturellement la Suisse continuera d’inscrire son action dans les grandes lignes du Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable du Mali (CREDD 2016-2018) ainsi que les orientations du « Message sur la coopération internationale 2017-2020 » approuvées par le Parlement suisse.
L’intervention de la Suisse s’est adaptée aux besoins de développement du Mali ce d’autant plus que depuis l’avènement de la démocratie et de la décentralisation dans notre pays, la priorité a été donnée au renforcement des acteurs du développement local, à savoir les élus locaux, les organisations socioprofessionnelles et la société civile.
Aussi, la crise politique, sécuritaire et institutionnelle que notre pays a connue a-t-elle amené la Suisse à renforcer ses instruments d’appui en faveur du Mali à travers ses engagements en matière de promotion de paix et d’aide humanitaire.
En évoquant quelques données significatives de cette coopération, qui se consolide et évolue dans une relation de confiance et d’estime réciproque entre nos deux pays, le Directeur du développement et de la coopération suisse a rappelé l’augmentation constante du volume d’aide de son pays qui a atteint le chiffre de 15 milliards de FCFA en 2016.
Dans le même sens, la Suisse, a ajouté l’Ambassadeur Manuel SAGER, a assumé le rôle de chef de file des partenaires techniques et financiers du Mali dans le secteur de l’éducation. S’y ajoute que le pays, se réjoui le diplomate helvétique, occupe toute sa place dans le dialogue politique avec les autorités maliennes et les autres donateurs tout en préservant ce qui constitue sa force et sa valeur ajoutée: le travail de proximité, l’innovation et le renforcement des acteurs locaux dans la conduite de leurs propres affaires.
Par ailleurs, le Directeur du développement et de la coopération suisse s’est félicité du fait que des politiques majeures pour l’avenir du Mali ont été adoptées. A titre illustratif, il a cité la politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle, la politique nationale de la justice transitionnelle ou encore le décret fixant les compétences transférées aux collectivités territoriales dans le secteur de l’emploi et de la formation professionnelle.
En tout cas, cette 3è session des rencontres partenariales Mali-Suisse fait suite à la visite officielle de travail du ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye DIOP, en Suisse le 25 octobre 2016 ; au cours de laquelle le chef de la diplomatie malien et son homologue suisse ont convenu à Berne de discuter régulièrement une série de sujets. Ceci, dans l’optique d’avoir une vue d’ensemble des intérêts et objectifs de collaboration entre les deux pays notamment dans les domaines de coopération au développement, des droits de l’homme et de la promotion des relations économiques.
Par Mohamed D. DIAWARA
Source: info-matin