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Nouveau Premier Ministre : Les 5 critères qui justifient la nomination de Moussa Mara

Les Maliens s’attendaient depuis trois mois, suite aux législatives qui a vu le parti présidentiel sortir largement vainqueur, à un changement de gouvernement. Enfin, nous y voilà ; et avec la double surprise du départ du Premier ministre (que d’aucuns voyaient rempiler face aux « caciques » du Rpm) et d’arrivée à la Primature de Mara (éternel adversaire d’IBK en Commune IV).

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Après 6 mois à la tête du gouvernement de la République, le PM Oumar Tatam LY passe le témoin à Moussa Mara.

Nul bail à la Primature n’est ad vitam ad aeternam. L’exemple le plus achevé provient du parcours de celui qui est actuellement aux commandes de l’État. Le départ de Oumar Tatam Ly procède donc de la logique républicaine du passage de relais à la tête des institutions. Pour les raisons qui l’ont décidé à ce moment précis du parcours (7 mois), nous y reviendrons. Quid de la nomination (« surprenante ») de Moussa Mara ?

Si le citoyen lambda, notamment le militant chauvin du RPM, est surpris par la nomination de Moussa Mara, 39 ans, président du parti Yéléma, ex-maire de la Commune IV (où réside le président IBK), ancien candidat à la présidentielle qui a rallié le camp IBK au second tour, les observateurs attentifs de la situation politique et institutionnelle, eux, s’accordent à commenter cette nomination comme conforme à la promesse du président de la République de pouvoir les compétences au sein de la jeunesse malienne, à sa volonté de toujours élargir et de conforter sa base politique, d’ouvrir,  de recentrer et réajuster l’action gouvernementale au regard des attentes légitimes des Maliens et défis qui se posent à notre nation.

Le choix de Moussa Mara procède donc d’une certaine politique, en tout cas de la cohérence du président de la République quant à ses promesses électorales de ne privilégier que les compétences et de donner à la jeunesse de notre pays toutes ses chances pour la réalisation du renouveau de notre pays, le changement, l’honneur du pays et le bonheur des Maliens. Pourquoi lui ?

IL EST JEUNE : le plus jeune Premier ministre du Mali
Seulement  39 ans ! Mais déjà, un parcours de dinosaure politique. Icône du landerneau politique malien, le nouveau Premier ministre fait figure de leadership des « jeunes premiers » de la politique malienne tant par son charisme que sa popularité qui lui ont valu d’être maire de la Commune IV, mais d’obliger IBK lui-même à second tour lors des législatives de 2007.  Chef de file des « jeunes candidats » à la présidentielle dernière, Moussa Mara devient ainsi le plus jeune Premier ministre de l’histoire de notre pays. Mais, espérons-le bien, porteur de la promesse d’IBK « de favoriser l’émergence d’une jeunesse responsable de son destin et capable de jouer pleinement son rôle de citoyen du Monde. La Jeunesse Malienne doit se penser en citoyenne du Monde afin de bien mesurer la densité des enjeux auxquels elle est présentement confrontée et d’être ainsi en mesure d’adopter les comportements idoines qui permettront de juguler les retards multidimensionnels affectant notre pays et l’Afrique d’aujourd’hui ».

IL EST POLITIQUE : membre de la majorité présidentielle
Celui qui n’avait que 17 ans à la chute de Moussa Traoré, en 1992, après un passage éclair dans la Jeunesse Adéma, force le destin à travers une mouvance citoyenne dans sa commune et se porte candidat aux communales en 2004. Sa liste est invalidée. Qu’à cela ne tienne ! Avec un sens pratique de la planification, et une aura qui va crescendo, le jeune candidat indépendant, Moussa Mara, tente l’aventure des législatives en 2007. Le coup d’essai fut un coup de maître. Il réussit (avec, il faut le reconnaître, l’appui et la bénédiction du pouvoir en place), à mettre en ballotage le chef file de l’opposition FDR d’alors, le président de l’Assemblée nationale sortante, El Hadji Ibrahim Boubacar KEITA dont il est aujourd’hui Premier ministre.
Alter-politique connu pour ses diatribes célèbres contre les « politiciens », Moussa Mara s’envisageant un destin national au-delà des frontières de sa commune dont il devient Maire le 19 mai 2009, s’engage en politique en créant son parti politique : YÉLÉMA !

Fortement engagé dans le débat politique, prolixe en idées et propositions, le jeune leader politique a le vent en poupe et déstabilise l’establishment politique traditionnel par son fameux concept du renouveau de la classe politique expurgée de tous les dinosaures affairistes et corrompus qu’il destine au musée, si ce n’est au goulag pour politicards.

Échouant à la présidentielle de juillet dernier, il rallie son éternel adversaire de la Commune, mais avec fair-play et loyauté, engagement et détermination à réussir le changement qu’il prône et qu’il retrouve comme axial à travers le programme d’IBK : « Le Mali d’abord ». Il est à ce titre, avec son parti, Yéléma, membre à part entière de la « Coalition Mali d’abord », de la majorité présidentielle qui a porté au pouvoir IBK et qui l’accompagne.

Allié stratégique du Parti du Tisserand, chef de file des « jeunes candidats » à la présidentielle, le jeune Mara est appelé aux affaires comme ministre de la Ville et de la politique urbaine. Il est dans son domaine imbattable, et l’un des ministres les plus visibles, les plus lisibles et les plus percutants.

IL EST COMPÉTENT : expert comptable à 25 ans
Brillant intellectuel qui plane sur sa génération, Monsieur le Maire, qui est un des plus jeunes leaders politiques du Mali, est expert-comptable diplômé à 25 ans. Dans le domaine de l’expertise, « dix ans après son diplôme et plus de quinze ans après son entrée dans la vie active, Moussa MARA reste l’un des plus jeunes des membres de l’ordre des experts comptables ».

Comme on le voit, c’est la compétence technique alliée au leadership politique qui prend, à la Primature, le relai de la technocratie à tout crin à un moment crucial de l’histoire de notre pays, où l’on ne peut ignorer le mérite et l’avantage de l’action et de l’engagement politique.
En nommant donc le politique et l’expert Mara à la tête du gouvernement, le président IBK entend conforter la base politique de son gouvernement et enlever tout argument à ceux qui, y compris dans son propre camp, estiment que le politique et le fait partisan étaient méprisés. Mara comprendra-t-il ?

IL EST DYNAMIQUE : sur plusieurs fronts
Expert-comptable, professeur d’enseignement supérieur, consultant de réputation internationale, élu municipal, chef de parti, ministre… Mara n’est pas moins un activiste associatif et un agitateur d’idées.

Très prolixe, le nouveau Premier ministre Moussa Mara est déjà auteur de « L’ÉTAT AU MALI » et « POUR UN MALI D’AVENIR » et de plusieurs publications.
Membre de plusieurs réseaux, le nouveau Premier ministre se veut avant tout un intellectuel, nationaliste et panafricaniste.

Son ambition, il la mettra au service du Mali. En cela, malgré leur adversité apparente par le passé, Mara se retrouve avec son président en parfaite phase : avec respect et considération.
Passionné et rigoureux à la tâche, et d’un dynamisme débordant, le jeune ministre de la Ville a justement comme atouts la jeunesse, la compétence et la combativité qui auront certainement pesé et incliné le choix en sa faveur ce samedi 5 avril 2014.
C’est de cette dynamique et de cette énergie, qui tranchent avec la mollesse et l’effacement de son prédécesseur, que le Mali d’aujourd’hui a besoin.

COMMUNICATIF : politique averti et grand débatteur
Dans les milieux politiques et même au sein du gouvernement, on s’accorde à dire que le ministre Mara est l’un des plus communicatifs. Un atout dont le Président IBK aura besoin quand on sait que le Premier ministre sortant était peu loquace et ne s’est pas particulièrement illustré dans la défense de ses propres acquis à plus raison dans celle de son président sur tous fronts et face à tous les coups.

Homme politique averti et grand tribun, le nouveau Premier ministre pourra soulager le président sur certains chantiers et porter la parole du Mali avec éloquence.
Sur ce terrain, celui qui part n’a pas été trop brillant ; au contraire !

Correspondance particulière

SOURCE: Le Progrès

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