C’est ce qu’a affirmé ce mardi 4 novembre, au Centre international de conférence de Bamako, le président de la Cour suprême du Mali, à l’ouverture du colloque international sur le thème : «Rôle et place de la justice dans la lutte contre la corruption». Un colloque organisé par la Cour suprême du Mali en marge de la rentrée solennelle des Cours et Tribunaux qui a eu lieu le lundi.
Présidée par le ministre de la Jeunesse et la Reconstruction citoyenne, Me Gaoussou Diarra, représentant le Premier ministre, la cérémonie d’ouverture de ce colloque sur la corruption a regroupé les hauts cadres de la famille judiciaire du Mali et des Cours de Cassation de plusieurs pays de la sous-région ouest-africaine.
Le président de la Cour suprême a indiqué que le phénomène de la corruption est en train de prendre de l’ampleur dans de nombreux pays africains dont le Mali. Il s’inquiète du fait qu’au moment où la corruption est universellement retenue comme un frein au développement, sous nos cieux, certains la considèrent comme une partie intégrante de notre culture.
Le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita en décrétant l’année 2014, année de la croisade contre la corruption, affiche, dit-il, son engagement irréversible à combattre ce phénomène et d’autres mauvaises pratiques de gouvernance.
De nombreuses actions ont été menées par le gouvernement, dit-il, pour éradiquer la corruption, mais les avancées restent faibles.
La lutte contre la corruption est l’affaire de tous et l’organisation de ce collègue, selon Nouhoum Tapily, témoigne l’engagement de la justice malienne d’aider le président de la République et le gouvernement à combattre la corruption, unanimement considérée comme un véritable obstacle au développement de tout Etat. Aussi, elle entend par ce geste, répondre aux attentes des citoyens et aux exigences de la bonne de gouvernance.
- Tapily rappelle que le juge, de par son rôle régalien, est un acteur incontournable dans la lutte contre la corruption. Mais le rôle de la justice dans cette lutte doit aller, a-t-il ajouté, au-delà de la répression et de l’incrimination de la corruption. Il conclut que la lutte contre la corruption est un combat de longue haleine, mais elle n’est pas au-dessus de nos moyens.
Le ministre de la Jeunesse et la Reconstruction citoyenne, Me Gaoussou Diarra, a, quant à lui, rappelé les actions du gouvernement en matière de lutte contre la corruption. Il s’agit entre autres, de l’élaboration d’une Loi de répression de la délinquance financière et l’enrichissement illicite, d’un plan d’actions de lutte contre la corruption, la création du Haut conseil de lutte contre la corruption, etc.
Selon lui, il ne pouvait en être autrement quand on sait que la justice est l’épine dorsale de la lutte contre la corruption. «C’est un combat qui peut être gagné», a-t-il déclaré avant de conclure que le gouvernement attend avec beaucoup d’intérêts, les recommandations qui seront issues de ce colloque au cours plusieurs thèmes seront débattus par d’éminents communicateurs.
- B.