Le sergent-chef Thomas Dupuy est le dixième soldat français tué au Mali(lire la NR d’hier). Ce commando parachutiste de l’air, basé à Orléans-Bricy, est tombé dans la nuit de mardi à mercredi, lors d’un violent accrochage dans le massif du Tigharghar, où une vingtaine de terroristes ont été tués.
La dépouille du sergent-chef Dupuy devrait être rapatriée en France dans les prochaines heures, tout comme sera rapatrié le soldat français blessé lors de l’accrochage, et dont la vie n’est plus en danger.
Ces combats (qui n’étaient pas totalement terminés jeudi matin) mettent en lumière quelques éléments particuliers de la situation dans cette zone sahélo-saharienne. Il faut souligner d’abord que, dans cette zone « nettoyée » par les soldats français au printemps 2013, les terroristes et trafiquants sont revenus. Mieux armés. Jean-Yves Le Drian l’a dit, ces armes viennent de Libye. Il faut noter ensuite que les soldats français de l’opération Barkhane et les casques bleus de la Minusma (essentiellement africains) présents au Mali ne suffisent pas à contrôler cette zone. Sans doute parce que la Minusma n’est pas encore vraiment opérationnelle. Jean-Yves Le Drian l’a dit en termes diplomatiques pour expliquer les opérations – de suppléance – que doivent mener à nouveau les Français dans ce Nord Mali.
Le ministre nigérien des Affaires étrangères l’a dit, lui, sans détours: « La Minusma n’est pas efficace […], ses forces sont dans les agglomérations parce que l’armée malienne, censée partir devant, ne bouge pas. » La question de l’efficacité de la Minusma sera posée lors d’une réunion, début novembre, au Niger. Cela conduit enfin à souligner un dernier élément: l’armée malienne n’est pas encore capable de mener des opérations de souveraineté sur son propre territoire.
C’est dans ce contexte que s’inscrit l’accrochage du 28 octobre. Et que les opérations françaises vont donc y continuer.
source : centre-presse.fr