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Nord du Mali : En célébrant le 17 janvier, journée de la révolution contre le Mali, le MNLA enfonce le clou de la méprise

10 jours après la visite d’une délégation des ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) aux Etats-Unis, sur l’invitation de l’ONG Independant Diplomat, le MNLA, membre de cette coordination a célébré le mercredi 17 janvier 2017, le 6ème  anniversaire du début de la « révolution ». En plus de Kidal, cette célébration a eu lieu dans plusieurs autres localités comme Ber,  Gourma-Rahouss, Foyta etc (photos). Ces festivités sont d’ailleurs une tradition puisque chaque année, depuis 2012, le groupe indépendantiste du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et ses alliés de l’heure organisent une fête commémorative du début de la « révolution », c’est-à-dire de l’insurrection indépendantiste armée contre l’Etat malien.

Les préparatifs de la fête ont commencé quelques jours avant le jour J. D’abords dans un communiqué rendu public, le   dimanche 14 janvier, les rebelles ont annoncé la célébration de cette fête du 17 janvier. Dans le communiqué, il est demandé à tous les Azawadiens vivant sur le territoire et à l’extérieure de rendre la fête grandiose.

En plus du communiqué, pour rendre Kidal coquette et les autres localités devant abriter les festivités, le MNLA a lancé des travaux de réhabilitation de la « Place de l’indépendance » et de tous les édifices. Ces travaux ont consisté à refaire le monument de l’indépendance de l’Azawad. Les drapeaux sur les différents murs oint été repeints.

Dans une série de vidéos postées sur la page Facebook et le compte Twitter de l‘ Etat de l’Azawad », on peut suivre les activités de la journée. Elle a débuté par une parade militaire. Plusieurs pick-up remplis d’hommes en armes ont fait le tour de la ville sous les acclamations de la foule massée le long du passage. Après la parade, la foule des Azawadiens  s’est retrouvé  à la « Place de l’indépendance » pour hisser sur un mât le drapeau de l’Azawad. Et cela, sous l’œil complice des autorités intérimaires de la localité. Sur les banderoles exposées « Place de l’indépendance », on pouvait lire les messages suivants:  « dans la révolution, il n’est  pas important de libérer la patrie et d’en expulser l’ennemi, mais il est important de libérer la pensée du peuple », « Alors que la France et les Etats Africaines cherchent  à faire échec au projet du MNLA, la force et la conviction du peuple sont de plus en plus nombreux »,  « Le droit à l’autodétermination est une revendication du peuple de l’Azawad ».

 Après les défilés,  un intervenant a pris la parole pour lire un e note signée du président du Conseil Révolutionnaire, Attayoub Ag Battaye. Dans cette note postée sur l’un des nombreux comptes Twitter des rebelles, il est fait mention des objectifs de la guerre contre le Mali et le rappel des différentes actions posées. La note dit que cela fait 6 ans jours pour jours que le MNLA a déclenché la lutte armée pour restaurer le droit spolié du peuple de l’Azawad, droit à l’autodétermination. Cela après avoir fait 2 ans d’appel au dialogue avec le gouvernement d’ATT. Après quoi, le peuple et le MNLA n’ont récolté que le rejet et la négligence.

Toujours, selon la note, 330 chefs de tribus avaient rédigé en 1958 un manifeste adressé au général DeGaulle pour réclamer l’indépendance de l’Azawad, mais cette demande n’a pas eu d’issu favorable. Avant de rappeler les grands moments de leur lutte armée, l’orateur a conclu en affirmant que l’annexion de l’Azawad au Mali est une erreur de l’histoire commise par la France. L’Azawad est comme une colonie qui va toujours lutter pour son indépendance.

Les réactions

Pour l’instant, seul le Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA) a condamné cette célébration. Dans un communiqué, le PARENA rappelle qu’après sa visite en Amérique, profitant de l’affaiblissement de l’État malien, de l’effacement et de la déconsidération des autorités maliennes sur la scène internationale, le MNLA a célébré le 6ème anniversaire du déclenchement de la rébellion, qui a entraîné l’effondrement du Mali en 2012.

Pour le parti du bélier blanc, cette célébration est une provocation de la part d’un groupe qui a reconnu l’intégrité du territoire à Ouagadougou (juin 2013) et à Alger (juin 2015) et qui a, de ce fait, renoncé à son projet séparatiste.

Le PARENA a invité le MNLA à respecter les engagements pris dans le cadre des accords de Ouagadougou et d’Alger. Le parti a aussi demandé à la CÉDÉAO, à l’Union Africaine, à l’Union Européenne, aux Nations Unies et aux puissances témoins et garants de ces accords de rappeler le MNLA à l’ordre.

Du coté du gouvernement, c’est le silence radio. Aucun communiqué pour dénoncer l’attitude provocatrice des rebelles. D’ailleurs, le gouvernement n’a jamais condamné depuis 6 ans les attitudes des groupes armés. Le président de la République Ibrahim Boubacar Keita, au sujet du voyage des rebelles aux Etats-Unis, a demandé que des actions parallèles soient arrêtées.

A quoi servent les accords de paix ?

La question qui se pose à présent est la suivante: comment et pourquoi poursuivre des négociations avec des rebelles qui, au lieu de déposer les armes, célèbrent en grande pompe la date à laquelle  ils ont lancé l’offensive contre le pays au prix de centaines de soldats maliens tués ? En tout cas, les différentes déclarations des leaders de la CMA rendent illusoire le processus de désarmement des combattants et de retour de l’Etat malien au nord du pays.

A KENE

Delta News

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