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Nord : barkhane abreuve les populations de tracts

Face à la montée du sentiment antifrançais au nord, mais aussi, à l’arrivée du Groupe Wagner, la France a fait larguer, par des hélicoptères et des drones, des millions de tracts, sur plusieurs villages du Nord. Objectif : convaincre les populations du septentrion malien de leur efficacité dans la lutte contre le terrorisme.

Sans succès. Menée des jours durant, dans les régions de Gao, Tombouctou et Kidal, cette opération s’est soldée par un échec retentissant.
Il s’agit de cinq types de tracts. Dans le premier, d’un esthétisme discutable, on voit des soldats de Barkhane tenant en joue des hommes enturbannés ; tandis que sur le second tract, on voit un soldat français observant depuis un hélicoptère le sol derrière une énorme mitrailleuse.
A la différence des deux premiers tracts qui sont sans message, le troisième tract comporte un message en français et en arabe dit : Barkhane vous voit, même caché ». Quant au dernier type de tract, moins menaçant, le message est, on ne peut plus clair : « Je vois des terroristes, j’alerte ». Un numéro vert est même indiqué : 80.00.00.00.
Sur le 5e type de tract, dont certains ont été retrouvés par nos confrères de Mondafrique, on voit un enfant et un vieillard posant devant des cases. Cette image illustre la vision binaire, que les militaires français ont de notre pays et de ses populations.
Tous ces tracts n’ont pas suffi à convaincre les populations de l’efficacité de la force Barkhane, dont elles ne cessent de demander le départ. La Minusma, aussi, qui disent-elles, ne sert à rien.
L’inefficacité de ces tracts s’explique, aussi, par la confusion des messages.
« Les messages sont trop ambigus. Un œil sur nous, ça veut dire quoi ? Qu’ils nous protègent ? Ou qu’ils nous surveillent ? », déplore un étudiant de passage dans un village de la région de Tombouctou.
Contrairement à ce que disait, récemment, le président français sur les antennes de RFI, les Maliens ne veulent plus d’une « indépendance sur surveillance ». Comme disait Alpha Blondy dans sa chanson dans laquelle il disait « armée française, allez-vous en de chez nous ». Les Maliens, dans leur écrasante majorité, n’en demandent pas plus. Surtout, après huit ans d’échec dans la lutte contre le terrorisme.

Oumar Babi

Source: Canard déchainé

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