La police nigériane a invité dimanche le président du Sénat à se rendre dans ses locaux pour répondre aux accusations portées contre lui par un gang responsable d’une série de braquages au cours desquels 33 personnes ont été tuées.
Le président du Sénat, Bukola Saraki, a déclaré dans un communiqué qu’il se rendrait à cette invitation, mais a affirmé qu’il n’avait aucun lien avec ces braquages et a accusé le chef de la police nigériane de vouloir le piéger.
« Le président du Sénat, Bukola Saraki, est invité par la police à répondre aux accusations portées contre lui par les cinq chefs du gang », qui ont affirmé avoir agi sur ses ordres, a déclaré le porte-parole de la police nigériane, Jimoh Moshood, dans un communiqué.
Le président du Sénat est le troisième personnage de l’Etat au Nigeria, après le président Muhammadu Buhari et le vice-président Yemi Osinbajo. M. Saraki est comme eux membre du parti All Progressive Congress (APC), au pouvoir.
Bukola Saraki a été de 2003 à 2011 gouverneur de l’Etat du Kwara, où ont eu lieu les braquages.
Au total, 22 suspects, dont les cinq chefs présumés du gang, ont été arrêtés pour leur participation aux braquages de six banques dans la ville d’Offa le 5 avril.
« Ils ont aussi avoué avoir été équipés en armes à feu et en véhicules par le président du Sénat, ainsi que par le gouverneur de l’Etat du Kwara, Alhaji Abdulfatah Ahmed », a ajouté le porte-parole de la police.
Bukola Saraki est déjà accusé de corruption. Son dossier est l’un des plus en vue de la campagne anti-corruption lancée par le président Muhammadu Buhari, arrivé au pouvoir en 2015.
En mai, il a déjà laissé entendre qu’il était la cible d’un complot de la police pour l’impliquer à tort dans les vols à main armée à Offa. Il l’a répété dans le communiqué qu’il fait publier dimanche.
« Le Dr Saraki souhaite que le public tout entier ne tienne pas compte de ce qui est une allégation sans fondement et un nouveau complot de la police pour l’impliquer par tous les moyens », indique le communiqué.
« Il n’existe aucune possibilité que j’aie pu être associé à des vols à main armée contre mes concitoyens », poursuit le texte.
M. Saraki a accusé l’inspecteur général de la police, Ibrahim Idris, d’être derrière ce qu’il affirme être un complot pour le piéger.
Selon le président du Sénat, le chef de la police nigériane voudrait le mettre dans l’embarras en raison du désaccord qui les a opposés sur la question de l’efficacité de la police.
M. Saraki estime que M. Idris est responsable d’une gestion défaillante par la police face aux nombreux meurtres qui se produisent au Nigeria.
« Comme le précédent, ce complot échouera, et je déclare catégoriquement par la présente que je n’ai de lien avec aucune bande de criminels », déclare le président du Sénat.
Toutefois, « lorsque l’invitation de la police me sera formellement remise, je serai prêt à l’honorer sans dél