La seule brasserie nigérienne, filiale du groupe français Castel, a annoncé la cessation de ses activités à partir du 10 juin prochain. Le gouvernement étudie depuis « toutes les propositions permettant de sauver, dans la mesure du possible, cette unité ».
La Société des brasseries et des boissons gazeuses du Niger (Braniger), unique brasserie du pays et filiale du groupe français Castel, va cesser toutes ses activités à partir du 10 juin prochain. « Face aux pertes cumulées depuis plusieurs années et compte tenu de la baisse des ventes depuis le début de l’année, le conseil d’administration a convoqué une assemblée générale le 10 juin 2019 en vue de dissoudre Braniger », indique un courrier du directeur général Xavier de Boisset, adressé le 20 mai à ses clients.
La mesure entraînera « dans les prochaines semaines l’arrêt des activités de production et de vente », explique le DG, qui ajoute être « conscients de l’impact de cette décision sur [les] activités » de des clients, mais que « c’est la seule solution qui s’impose ». Si l’ampleur des pertes en question n’est pas mentionnée, sur le plan social, la brasserie emploie 120 personnes et environ 200 sous-traitants.
Une consultation engagée par le gouvernement
Le ministère nigérien de l’Industrie a réagi lundi à cette décision dans un communiqué transmis à l’AFP, indiquant la « préoccupation » du gouvernement face à cette décision « aux conséquences économiques et sociales énormes ». Le gouvernement annonce avoir « engagé des consultations avec tous les acteurs concernés » et se dit « disposé à s’asseoir autour d’une table pour étudier toutes les propositions permettant de sauver, dans la mesure du possible, cette unité industrielle », assure-t-il dans le communiqué.
Embouteilleur pour Coca-Cola, Braniger commercialise également plusieurs marques de bière, notamment la très populaire Conjo, et des boissons sans alcool produites localement. Implantée depuis 1967 au Niger, l’entreprise a dominé une trentaine d’années le secteur, avant d’être confrontée à une rude concurrence d’unités locales privées et de produits importés, parfois frauduleusement, depuis des pays voisins.
L’interdiction de la publicité sur l’alcool et des taxes jugées élevées ont également joué en sa défaveur.