Ce conseiller à la primature du Niger, toujours en fonction au moment des faits selon ses proches, a disparu le 11 avril, dans la région de Tongo Tongo, au nord du pays, où il s’était rendu pour rencontrer officieusement un émissaire du groupe État islamique au grand Sahara. La mission aurait mal tourné selon un de ceux qui l’accompagnaient, mais sa famille et ses proches espèrent encore.
C’est à l’invitation téléphonique d’un des lieutenants du chef du groupe État islamique au grand Sahara (EIGS) que « Kiro », le surnom d’Oumarou Roua, aurait effectué son déplacement. Objectif : négocier la libération d’un humanitaire allemand enlevé le 11 avril 2018 dans la région d’Ayorou.
« Kiro » se déplace avec un chargé de mission de la Haute autorité à la consolidation de la paix et un chauffeur. Un voyage effectué avec l’aval d’un des services de l’administration nigérienne, selon nos sources.
Seulement, la rencontre avec les émissaires de l’EIGS tourne court au bout de quelques heures. Le chauffeur est ligoté dans sa voiture, les deux autres passent une journée à être torturés, avant d’être séparés.
Cinq jours plus tard, l’officiel qui accompagne « Kiro » rentre et informe sa famille que ce dernier a été tué. Mais il n’a pas vu son corps. Puis, la semaine suivante, le chauffeur est à son tour libéré et assure au contraire que le conseiller à la primature est toujours en vie, sans pour autant l’avoir vu.
« Kiro » a-t-il été victime d’un règlement de compte ? Ou est-il toujours retenu ? Selon un officiel nigérien, la négociation liée à l’otage allemand n’était qu’un prétexte pour l’attirer dans un piège. Les jihadistes lui reprocheraient ses contacts avec des Français et son intention de ramener au bercail de jeunes Peuls nigériens partis combattre dans les rangs de l’État islamique au grand Sahara.
RFI