DÉCRYPTAGE – Après le coup d’état de la junte, l’armée nigérienne s’est retrouvée brutalement privée d’importants renseignements et d’une partie de sa couverture aérienne.
Les conséquences du coup d’État à Niamey sont scrutées à Paris, Washington et Abuja, mais pas uniquement. Les groupes islamistes armés actifs dans la région, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim dans son acronyme arabe), lié à al-Qaida, à l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) et dans une moindre mesure à la filiale de l’EI au Nigeria, observent eux aussi la situation. Pour ces groupes, qui analysent de près les soubresauts de leurs adversaires que sont les gouvernements, les putschs apparaissent comme autant d’étapes vers leur victoire politique. «Le Jnim a pris le parti de la patience en poursuivant une stratégie à long terme fondée sur l’effondrement des systèmes politiques nationaux», souligne Jonathan Guiffard, expert associé à l’Institut Montaigne.
La junte qui a renversé le président Mohamed Bazoum a assuré, pour se justifier, avoir agi en raison de «la dégradation de la situation sécuritaire». Mais dans les faits, sur l’année écoulée, le nombre d’attaques avait…