A Niamey, le procès de membres de la société civile s’est tenu sous très haute surveillance policière avec des entrées filtrées. Accusés d’avoir provoqué un attroupement non armé et la destruction de biens publics et privés, les 19 prévenus n’ont pas reconnu les faits.
Le procureur a requis trois ans de prison ferme pour les principaux responsables de la manifestation interdite par la ville de Niamey. Le tribunal rendra sa décision le 24 juillet.
C’est un procès marathon qui a duré 15 heures au Tribunal de grande instance hors classe de Niamey. Les 15 avocats de la défense ont d’entrée de jeu soulevé des exceptions. « Vous avez vu la kyrielle d’exceptions que nous avons soulevée. Je ne vois pas par quels moyens on pourrait écarter ces exceptions, explique le bâtonnier Daouda Samna. D’autant plus que le procureur lui-même a reconnu qu’il y a des irrégularités dans l’ordonnance du renvoi. »
Du début à la fin du procès, les débats ont été houleux, les trois principaux responsables de la société civile se sont battus pour prouver leur innocence et leur droit à s’exprimer, selon Maître Ephede Bouled. « Notre serment depuis ce matin [mardi, ndlr] est de faire un débat de droit et je pense que nous avons offert au tribunal les éléments de droit qui lui permette de dire une décision qui honore la justice », a-t-il déclaré.
En se constituant partie civile, Maître Boulama Rouna estime lui que les préjudices causés à la ville de Niamey méritent réparation. « Je ne veux pas présager de la décision qui sera rendue, ils sont sous le coup de la loi, ils l’ont reconnu, nous avons apporté les preuves. Et j’ai apporté la preuve des préjudices que la mairie a subis, affirme l’avocat. Maintenant, c’est au tribunal d’en décider. »
Plusieurs sympathisants de la société civile sont restés tard dans la nuit au tribunal pour soutenir leurs leaders.
RFI