La crise de nerfs, qui dure depuis plusieurs mois entre Cotonou et Niamey, avait culminé avec la décision d’interdiction du président béninois Patrice Talon sur les premiers chargements du brut nigérien dans le port de Cotonou.
Après une semaine d’escalade verbale entre les deux Etats, la semaine dernière, on a assisté à un dégel. Les Chinois ont mené une médiation de bons offices auprès des autorités béninoises, qui ont finalement donné l’autorisation au premier chargement du brut nigérien qui mouille dans les eaux béninoises de quitter le Port de Cotonou à destination de Chine.
Cette autorisation temporaire arrachée de justesse par la société d’Etat chinoise China National Petroleum Corp ne règle en aucun cas la question de fond de cette brouille diplomatique. Cotonou exige toujours la réouverture de la frontière terrestre et le rétablissement des relations diplomatiques et commerciales avec Niamey, seule condition pour le démarrage des activités d’exploitation normales.
La prétendue présence de base militaire française au Bénin constitue la pomme de discorde entre le Niger et son voisin méridional. Le Niger refuse toujours d’ouvrir sa frontière terrestre avec le Bénin par peur de se faire agresser par des soldats français qui seraient présents sur le territoire béninois.
Pour étayer cette position des autorités, la Radio et télévision nigérienne (RTN) est allée jusqu’à a diffuser une vidéo comme preuve palpable pour justifier ce que le Premier ministre Mahamane Zeine a avancé. Des diatribes que rejettent d’un revers de la main le Bénin tout en invitant les autorités nigériennes à des vérifications sur le terrain.
“Une base militaire n’est pas une aiguille dans une botte de foin quand même ! Le Premier ministre peut déployer les moyens satellitaires qu’il veut avec ses alliés militaires du moment pour vérifier si on a une base militaire”, a affirmé le porte-parole du gouvernement béninois.
Ousmane Mahamane