En dépit de la bonne volonté cette fois-ci affichée par le gouvernement du Mali et son engagement à satisfaire les doléances, les négociations ouvertes entre l’UNTM et l’Etat vont en dents de scie. Sur les deux points discutés (l’âge de la retraite et la grille salariale), les tiraillements se situent au niveau de l’application. Selon des sources syndicales, « il y a accord sur le principe concernant les deux points, mais il reste des détails ».
Les négociations entre le gouvernement et l’UNTM ont débuté au ministère du Travail et de la fonction publique le début de la semaine dernière. Les travaux ont été suspendus, le mardi 22 janvier 2019, à cause des divergences sur certains points, notamment sur l’égalité des âges de départ à la retraite dans la fonction publique et la grille salariale, avant de reprendre le vendredi 25 janvier 2019.
Selon nos informations, le dialogue reste d’abord à ces deux points. Si les deux parties étaient tombées d’accord sur le point d’uniformiser les âges de départ à la retraite, c’est son application qui divise et bloque les négociations. Le syndicat demande son application à compter de la date de signature. Le gouvernement projette l’application en 2021.
« Ceux sont ces deux points qui ont été discutés pour le moment. Nous sommes d’accord sur le principe par rapport à ces points. Mais, il y a des détails qui bloquent. L’allongement de l’âge à la retraite et la grille. Pour ce qui concerne l’âge à la retraire, le syndicat souhaite que les trois ans accordés aux administrateurs civils soient permis à tous les fonctionnaires du Mali. Aussi, à propos de son application, l’UNTM avait demandé que les fonctionnaires retraités à compter du 31 décembre 2018 bénéficient cet avantage alors que le gouvernement du Mali table sur 2021 », explique un responsable syndical.
En plus, concernant la grille, les discussions avancent moins sur l’échelonnage. « Sur la grille, le gouvernement entend échelonner. C’est-à-dire, de commencer de 920 à 1100 avant de ramener après à 1200. Alors que le syndicat table de 2020 à 2021. Les négociations sont à ce niveau. Les travaux ont été arrêtés le vendredi dernier avant la prière pour reprendre aujourd’hui, lundi 28 janvier 2019, à 10 heures », informe-t-il.
La bonne volonté du gouvernement malien
Rappelons qu’au lendemain de la grève de 72 heures de l’UNTM, le PM Soumeylou Boubèye Maïga a rencontré les représentants des grévistes. C’était pour palier l’échec intervenu dans les négociations et de partir sur de bonnes bases. Cette tentative de trouver un dénouement heureux à cette crise et surtout maintenir le dialogue social a été tant apprécié par plus d’un. Ce qui fait dire un syndicaliste de l’UNTM ayant participé à la rencontre que le chef du gouvernement aurait manifesté une volonté de trouver des solutions aux préoccupations de l’UNTM. Dans son communiqué, le gouvernement déclare que le moment est opportun pour trouver des réponses concrètes et réalistes aux principales préoccupations des travailleurs de notre pays en prélude à la tenue de la conférence sociale. C’est pourquoi, la rencontre s’est tenue en présence de plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre du Travail et de la Fonction Publique, chargé des Relations avec les Institutions, Mme Diarra Raky Talla.
Soumeylou Boubèye Maïga aurait reconnu en la plus grande centrale syndicale, un partenaire historique et stratégique. Pour le problème des compressés, il aurait pris un arrêté désignant deux personnes ressources pour travailler sur la question afin de la régler définitivement. Pour l’âge des départs à la retraite, le Premier n’aurait pas fait d’opposition à l’harmonisation. Mais pour lui, il faut que cela intéresse toutes les couches. Pour les doléances liées à la grille salariale, Soumeylou Boubèye aurait expliqué la nécessité de mettre en rapport la valeur indiciaire et le taux de croissance. Ce qui permettrait d’apprécier chaque fois les augmentations à faire si nécessaire. Pour le secrétaire général de l’UNTM, c’est un problème de respect des engagements qui se pose. Yacouba Katilé a rappelé la nécessité de mettre en place une commission paritaire pour assurer, désormais, le suivi des accords. Mais le responsable de l’UNTM a aussi souligné la volonté de son organisation à s’inscrire dans un cadre légal de négociations avec toutes les parties (gouvernement, UNTM et conciliateurs).
Aminata Sissoko
La colombe