Le Président de la république Ibrahim Boubacar Keïta ne semble pas prêt à lâcher son haut représentant pour le centre, Pr Dioncounda Traoré sur les possibilités de négocier avec les jihadistes pour une sortie de crise au Mali.
En effet, le professeur dans sa sortie médiatique du jeudi 23 janvier 2020 disait que “le problème du Centre n’est pas un problème ethnique, mais de jihadisme”
“Les conflits entre les éleveurs et les agriculteurs ont toujours existé au Mali et ont toujours connu un règlement amiable. Mais voir des ethnies s’affronter au centre est purement et simplement une stratégie des terroristes pour affaiblir l’Etat et imposer leur domination. Nous devons être vigilants et éviter l’amalgame. Le problème du Centre n’est pas un problème ethnique, mais de jihadisme”, avait- il précisé Dioncounda. Et d’ajouter: “nous sommes prêts à dialoguer avec Kouffa et les autres…” “La paix n’est pas possible sans le dialogue. Mon équipe est prête à engager le dialogue non seulement avec HamadouKouffa, Iyad A Ghali, mais aussi avec tous les autres chefs terroristes pour éviter de nouvelles effusions de sang au centre. Il ne faut jamais écarter le dialogue. Si on parle on peut se comprendre à condition qu’ils soient prêts à discuter avec nous. Nous sommes prêts à dialoguer avec Kouffa et les autres pour économiser les pertes en vies humaines”.
Cette annonce du Pr Dioncounda Traoré avait crée un tôlé chez le ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération internationale, Tiéblé Dramé.
Le ministre répliquait le mardi 28 janvier 2020 lors de sa présentation de vœux que les négociations du haut représentant du chef de l’Etat pour le centre, n’engagent pas le gouvernement malien.
Ce passe d’arme entre Dioncounda Traoré et Tiébilé Dramé a avait été interprété différemment et susciter beaucoup d’interrogation.
Mais, le Président de la république Ibrahim Boubacar Keïta vient de renforcé ce qu’avait été annoncé par le Pre Dioncounda Traoré. Lors d’une interview accordée à RFI et France 24 à Addis-Abeba, le président, annonce pour la première fois l’ouverture d’un dialogue avec les chefs jihadistesIyad Ag Ghaly et Amadou Koufa en répondant la question « Le mois dernier, votre prédécesseur Dioncounda Traoré a dit publiquement que vous étiez d’accord pour qu’il rencontre deux chefs jihadistes Amadou Koufa et Iyad Ag Ghali. Est-ce que l’on peut appeler à la mobilisation contre le terrorisme tout en se disant prêt à parler avec les terroristes ? »
« Ce n’est pas du tout antinomique, je crois que, quel que soit l’âpreté d’un combat, et dieu sait que je ne parle pas de meilleur à propos de ceux dont vous citez les noms, j’ai un devoir aujourd’hui et la mission de créer tous les espaces possibles et de tout faire pour que, par un biais ou un autre, on puisse parvenir à quelque apaisement que ce soit. Parce que le nombre aujourd’hui de morts au Sahel devient exponentiel. Et je crois qu’il est temps que certaines voies soient explorées. Dioncounda [Traoré] n’ira pas lui-même rencontrer telle ou telle personnalité, mais Dioncounda est mon représentant, donc il a le devoir également d’écouter tout le monde et de voir si tel ou tel dans l’entourage de tel peut être sensible à un discours de raison. Et également comprendre aujourd’hui qu’avec la mobilisation qui est faite au plan africain et au plan mondial, les chances de prospérer dans cette voie-là deviennent assez difficiles… »
A . D
Source: Le Débat