A la suite du Gouvernement, les partis politiques de la Convention de la majorité présidentielle (CMP) sont monté sur leurs grands chevaux pour soutenir le projet d’accord proposé par la médiation internationale pour résoudre le conflit entre le Gouvernement malien et les groupes armés, en négociation à Alger
Cette grande offensive que la majorité présidentielle a démarrée par une conférence de presse samedi dernier au CICB.
Cette rencontre avec les journalistes était animée par le Président de la (CMP), Dr Boulkassoum Haïdara, entouré du Secrétaire exécutif de cette coalition, l’ancien ministre Nacouma Kéita, de l’ex député de Gao, l‘indéboulonnable Assarid Ag Imbarcawane, du bouillant Président de la CDS, non moins Conseiller spécial du Président de la République, Mamadou Blaise Sangaré et d’autres responsables de partis de la majorité présidentielle.
Au cours de cette rencontre, le Secrétaire exécutif de la CMP a affirmé que l’accord paraphé par le Gouvernement et une partie des groupes armés ne comportait rien d’inquiétant. «Il n’y a rien d’inquiétant dans cet accord. Tout est défis à relever. Je pense qu’il n’y a pas de facteurs de gêne. Tout compromis comporte des défis à relever. C’est à nous maintenant de nous montrer capable de le faire. Ce que les gens appellent accorder des faveurs aux jeunes des régions dans les recrutements, dans les emplois, je pense que cela se fait déjà. Le problème c’est de le faire maintenant par écrit. Le Mali est déjà une communauté intégrée».
Relevant au passage que l’accord est basé sur 3 types de relation, à savoir la confiance, la bonne foi et l’amour de la patrie, il a aussi éclairé les lanternes de ceux qui pensent qu’il y aura des réintégrations dans l’armée malienne. Selon lui, l’accord ne parle pas de réintégration. «Il est plutôt envisagé de faire des recrutements et des réinsertions. Aucun combattant ne sera plus réintégré dans l’armée», a-t-il indiqué.
Même tonalité chez le Président de la CDS, qui a estimé que cet accord «est un marchepied. Il faut commencer par quelque chose. Un accord ne peut pas être parfait. Il y a des points qui vont faire l’objet de débat national». Blaise a également profité de cette tribune pour rappeler certains engagements du Président de la République lors de la campagne. Il s’agit notamment de son combat pour l’indivisibilité du Mali et pour faire revenir la paix.
Selon l’ex député de Gao, cet accord consacre le retour de l’armée dans le nord du pays. «Tous les autres accords avaient demandé la démilitarisation du Septentrion. Dans cet accord, 60 jours après sa signature, il est dit que l’armée malienne sera redéployée progressivement. Ce qui est salutaire. Car tout ce qu’on a connu maintenant, c’est parce que l’armée avait quitté le nord», a-t-il déclaré. A en croire Assarid Ag Imbarcawane ce document est une garantie pour notre pays. Parce que ce n’est plus le Mali seul. Il est soutenu par la communauté internationale, notamment l’ONU, l’Algérie, la CEDEAO, l’Union africaine, l’Union européenne et la France entre autres.
Auparavant, dans ses mots de bienvenue, le Président de la CMP, tout en condamnant ce drame, avait fait observer une minute de silence à la mémoire des victimes de l’attentat barbare perpétré à la rue Princesse du quartier Hippodrome de Bamako. A la veille de la journée internationale de la femme, il a aussi rendu hommage aux femmes maliennes et du monde entier.
Selon lui, à la lecture de ce document, l’essentiel a été préservé. Il s’agit de l’unité nationale, de l’intégrité du territoire, de la forme républicaine et de la laïcité de l’Etat du Mali. C’est pourquoi il a félicité le Président de la République, le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale et les autres membres du Gouvernement qui ont participé au processus. Il a également dit compter sur le soutien du nouvel Amenokal de Kidal pour faire parapher ce document par les groupes armés de la Coordination.
Il a profité de cette occasion pour annoncer que son parti, le RPM, proposerait à la majorité un calendrier pour la sensibilisation autour de cet accord. Il a terminé ses propos en lançant un vibrant appel au peuple pour faire l’unanimité autour de ce document. Car, a-t-il martelé, il s’agit du Mali.
Youssouf Diallo