Dans le cadre de la vérification financière de N-Sukala, le Bureau du Vérificateur général, Samba Alhamdou Baby, a décelé un trou béant de 8 916 878 455 FCFA.
Le Bureau du Vérificateur général est toujours engagé pour renflouer les caisses de l’Etat du Mali. Cela, à travers la vérification des services.
La présente vérification porte sur l’examen des opérations de recettes et de dépenses effectuées par N-Sukala SA, au titre des exercices 2016, 2017, 2018 et 2019 (30 septembre). Elle a pour objectif de s’assurer de la régularité et la sincérité desdites opérations.
Ces faits ont été transmis et dénoncés par le Vérificateur général au président de la Section des comptes de la Cour suprême et au procureur de la république près le Tribunal de Grande Instance de la Commune III du district de Bamako, chargé du Pôle économique et financier.
Ils sont relatifs aux achats de pièces de rechanges non soutenus par des pièces justificatives pour un montant de 38 162 492 FCFA, aux frais de gestion non payés à l’emprunteur pour un montant de 3 091 872 000 FCFA, à la commission d’engagement pour un montant de 1 545 936 000 FCFA, aux charges d’amortissement non comptabilisées pour un montant de 1 225 455 414 FCFA, à la provision pour dépréciation de stocks de sucre pour un montant de 2 157 935 224 FCFA.
A ces irrégularités s’ajoutent les achats fictifs de logiciels pour un montant de 29 802 753 FCFA soit 23 950 318 pour le logiciel de paie et 5 852 435 FCFA pour le DUA, les achats de carburant non justifiés pour un montant de 326 774 008 FCFA, les paiements irréguliers d’un prestataire relatifs à la coupe mécanique pour un montant de 500 940 564 FCFA.
La création de N-Sukala SA est le fruit de la coopération sino-malienne qui remonte au 25 octobre 1960, soit un mois après l’accession du Mali à la souveraineté nationale. Elle a permis la réalisation d’investissements considérables dans divers secteurs d’activités économiques au Mali.
Mais la particularité de l’Accord d’établissement de N-Sukala SA est la création d’une unité industrielle chargée de la production du sucre au Mali avec la participation des deux Etats (le Mali et la Chine). Cela constitue une marque de confiance et le signe d’une coopération bilatérale réussie.
Ainsi, la bonne gestion de N-Sukala SA constitue un gage de renforcement de cette coopération bilatérale entre le Mali et la Chine et pour le bonheur des deux parties dans une perspective de gagnant-gagnant.
Dans ce contexte, les audits et les vérifications permettent aux deux partenaires/actionnaires d’exercer périodiquement le contrôle sur les gestionnaires, d’apprécier la qualité de leur gestion et de prendre des décisions appropriées pour la bonne gouvernance de la société.
La présente vérification entre dans ce cadre. Elle a examiné la gestion. Les travaux de vérification ont permis de mettre en exergue des faiblesses et dysfonctionnements relevant du contrôle interne ainsi que des irrégularités financières.
Les dysfonctionnements du contrôle interne ou irrégularités administratives comprennent entre autres, le non-respect des règles de tenue de la caisse de N-Sukala SA par le chef comptable, l’absence d’ouverture d’un compte spécial devant recevoir les fonds des prêts, le non-respect de la réglementation du travail au Mali, le non-respect de l’organigramme, l’absence d’autorisation préalable du Conseil d’Administration pour la conclusion des conventions réglementées.
Bazoumana KANE
Source : L’Alerte