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Mr le président, et si vous associez l’opposition aux réformes institutionnelles ?

Concertations régionales, référendum en mars 2019, législatives en mai, les sénatoriales en juillet et les élections locales locales en novembre 2019… Jugées nécessaires pour notre pays, ces réformes ne peuvent aboutir sans un minimum de compromis entre IBK et l’opposition.

Président de fait ! IBK l’est. Qu’il soit reconnu ou pas par Soumaïla Cissé, son challenger et non moins chef de file de l’opposition, IBK est le président de tous les Maliens. Ceux qui ont voté pour lui, comme ceux qui ont voté pour ses adversaires politiques.
Même s’il n’est pas reconnu par l’opposition, IBK est le seul président élu. Et reconnu comme tel par la Cour constitutionnelle. Le seul président de la République à avoir prêté serment devant la Cour suprême. Le candidat IBK aura été le seul à avoir été félicité, par l’Elysée et par le secrétaire général de l’ONU, avant même que la Cour constitutionnelle ne proclame les résultats du second tour. Qui l’ont proclamé vainqueur avec 71 % des voix.
C’est pour toutes ces raisons, qu’IBK doit – en toute humilité –  ouvrir des négociations avec l’opposition.
Certes, au lendemain de son investiture, le Premier ministre avait annoncé qu’ils « n’ont aucune offre politique à faire à l’opposition ».
Mais en politique, il y a toujours une offre à faire. Surtout, dans le contexte socio-politique actuel marqué, d’une part, l’ébullition du front social. Et, d’autre part, par une coalition des deux grands fronts politiques. Objectif : prouver aux Maliens qu’IBK, en dépit de sa victoire à la présidentielle de juillet dernier, serait, disent-ils, « incapable de gouverner le pays ».
Pour éviter de tomber dans ce piège et, au nom de « l’intérêt supérieur de la Nation, qu’IBK doit associer l’opposition à ces réformes. Soit, en leur faisant une offre politique, soit en intégrant dans le prochain gouvernement. Lequel, dit-on, devrait voir le jour dans la seconde moitié de ce mois de novembre».


Au sein de la nouvelle équipe gouvernementale, ces nouveaux ministres seront chargés, à leur tour, de créer une large adhésion des populations aux réformes institutionnelles en cours. Ceci permettra de mettre fin aux interminables marches de protestation. Organisées, chaque semaine, elles sont réprimées par les forces de l’ordre. Avec, à la clé, des blessés.
La dernière en date : celle de la semaine dernière, qui s’est soldée par le passage à tabac d’un député du parti SADI. Admis à l’hôpital, il souffre de fractures et de nombreuses contusions.
Dénoncé par l’ensemble du peuple malien, ce comportement des forces de l’ordre, vis-à-vis d’un député arborant l’écharpe tricolore, a suscité colère et indignation au sein de l’opinion nationale et internationale.
D’où la décision de l’opposition, requinquée à bloc, d’organiser le 04 décembre prochain, une grande marche sur toute l’étendue du territoire national.
Cette main tendue d’IBK, à l’opposition, aura le double mérite d’apaiser la tension politique et sociale ; mais aussi, de mobiliser la classe politique autour des prochaines échéances électorales. Dont le calendrier est, déjà, annoncé par le gouvernement.
Seul le Mali compte. Seul le Mali doit compter. Aussi bien pour le pouvoir, que pour l’opposition. Et pour ce faire, une offre politique est, toujours, possible.
Les uns et les autres doivent taire leurs égos, ravaler leur fierté pour que le Mali retrouve, dans les mois à venir, son prestige d’antan.

Oumar Babi

Source: Le Canard Déchaîné

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