Accusation, à tort ou à raison, de bourrage d’urnes ou déni des résultats déclarés par la Cour constitutionnelle, organe juridictionnel autorisé par la constitution du 25 février 1992 considérée comme étant le trophée de guerre du mouvement démocratique contre la dictature du Gal. Moussa Traoré, sont le triste spectacle que nous livre, aujourd’hui, les acteurs de première ligne du mouvement démocratique à l’issue de l’élection présidentielle de 2018.
Et si comme pour faire regretter aux martyrs de la démocratie leurs sacrifices de sang et de violences physiques en 1991 et avant, les deux camps opposés, composés tous des leaders du mouvement démocratiques, décident de régler leur différend dans la rue et au-devant de la scène internationale. En témoignent les marches et l’activisme médiatique en cours actuellement par les partisans de Soumaïla Cissé et ceux du président IBK.
Du coup, l’élection (une pratique démocratique), censée réduire les bruits autour de la conquête du pouvoir ou un moment de jugement du bilan d’un régime par le peuple, est devenue, au Mali, une source de révolte, de grandes divergences et de trucage sur une scène politique fortement dominée, plus d’un quart de siècle, par les mêmes acteurs du mouvement démocratique.
Bref, au Mali, les principaux acteurs de l’avènement de la démocratie sont devenus, aujourd’hui, les premiers pourfendeurs des règles démocratiques.
Pour preuve : le camp déclaré victorieux par la Cour constitutionnelle à l’issue de la présidentielle du 12 août 2018 mais accusé de bourrage d’urnes est jusque-là incapable de défendre son innocence. Celui des perdants, qui souffre à crédibiliser les preuves de son accusation, veut arriver au pouvoir par la dictature de la rue et rompe avec les principes démocratiques. Mais, à qui faut-il donner raison ? Sans doute, ils sont tous fautifs et ont tous échoué ensemble.
Car, en 27 ans d’exercice démocratique sous le leadership des mêmes acteurs du mouvement démocratique, la démocratie malienne a manqué de perfection.
Comment peut-on comprendre que les Maliens puissent encore assister à des accusations de bourrage d’urnes reprochées à un acteur du mouvement démocratique? Comment accepter qu’après l’organisation de 5 élections présidentielles que les Maliens assistent, aujourd’hui, à des contestations chapotées par un membre influent du mouvement démocratique contre les résultats d’une élection présidentielle entérinés par la Cour constitutionnelle?
Il est temps que les Maliens comprennent que les acteurs du mouvement démocratique font partie des problèmes de la démocratie malienne et non des solutions. C’est pourquoi, il faut commencer à préparer 2023 sans eux ! Sans plaisanterie, on en a marre !!!
Youssouf Z
Source: Info Soir