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Moussa Mara félicite l’accord entre producteurs et industriels maliens après l’interdiction des exportations

Dans le cadre d’une politique visant à encourager la transformation locale des ressources agricoles, le gouvernement malien a pris la décision de suspendre temporairement l’exportation de plusieurs produits clés, dont les amandes de karité, l’arachide, le sésame et le soja. Cette initiative, officialisée par un arrêté interministériel le 3 octobre 2024, est portée par le ministre du Commerce et de l’Industrie, Moussa Alassane Diallo, et le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou.

Bamada.net-Face aux réactions partagées suscitées par cette décision, un accord de compromis a été trouvé entre les producteurs et les unités de transformation locales, grâce à l’implication des autorités et au soutien de figures politiques comme l’ancien Premier ministre Moussa Mara. Ce dernier, dans un communiqué publié ce vendredi 1er novembre, a salué les efforts conjoints des autorités, des producteurs, et des industriels pour instaurer une coopération durable et bénéfique pour l’économie malienne.

Une mesure pour booster la transformation locale et la souveraineté économique

La suspension des exportations de certains produits agricoles bruts vise à retenir ces ressources sur le territoire malien afin de les transformer localement, augmentant ainsi leur valeur ajoutée. Cette décision repose sur la volonté du gouvernement de mieux valoriser les richesses agricoles nationales tout en soutenant l’industrialisation et la création d’emplois. Actuellement, le Mali exporte une part considérable de ses productions sous forme brute, notamment des amandes de karité principalement destinées aux marchés européens.

 

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L’arachide, dont la production annuelle s’élève à près de 700 000 tonnes, en est un autre exemple marquant. Faute de capacités industrielles suffisantes, une grande partie de cette ressource quitte le pays sans bénéficier d’une transformation locale. Quant au soja, un secteur en pleine expansion, le développement d’infrastructures de transformation reste un défi. Cette suspension s’inspire d’initiatives similaires, telles que celle du Burkina Faso, qui a également interrompu les exportations d’amandes de karité pour encourager le développement de son industrie nationale.

Un compromis pour concilier les intérêts des producteurs et de l’industrie locale

Si la décision de suspendre les exportations vise à dynamiser l’industrie locale, elle a suscité des inquiétudes chez les producteurs, notamment en raison de la baisse attendue de leurs revenus, les prix des marchés locaux étant parfois inférieurs à ceux des marchés internationaux. En réponse à cette situation, des négociations entre le gouvernement, les producteurs, et les industriels ont permis de dégager une solution. Sous l’égide de l’État, un accord a été trouvé pour encadrer les prix des matières premières, tout en renforçant le soutien aux usines locales afin qu’elles augmentent progressivement leurs capacités de transformation.

Moussa Mara, fervent défenseur des intérêts des producteurs, avait exprimé ses réserves quant à cette interdiction, invoquant la nécessité de préserver les revenus des agriculteurs maliens. Cependant, suite aux récentes négociations, il a adressé ses félicitations aux différents acteurs dans un communiqué diffusé le 1er novembre, où il encourage l’instauration d’une coopération équilibrée et durable entre les producteurs et les industriels.

Extrait du communiqué de Moussa Mara : “Félicitations aux acteurs de l’industrie locale pour les sacrifices consentis, notamment le paiement des matières premières à des prix significatifs et l’intérêt manifesté pour augmenter leurs capacités de production dans les prochaines années. Merci aux agriculteurs qui acceptent des rémunérations parfois inférieures aux prix d’exportation, en raison de leur volonté de soutenir l’emploi et la souveraineté alimentaire du pays.”

La mise en place d’un cadre favorable à la transformation locale

Selon les termes de l’arrêté interministériel, les produits saisis auprès des contrevenants à l’interdiction d’exportation seront redistribués aux unités locales de transformation. Cette mesure vise non seulement à renforcer l’offre des matières premières pour les industries locales, mais aussi à maintenir un niveau d’activité industriel capable de générer des emplois et de stabiliser les revenus des travailleurs.

Le gouvernement entend également soutenir financièrement les entreprises locales pour qu’elles modernisent leurs équipements et augmentent leur rendement, dans l’optique d’atteindre une compétitivité régionale et internationale. Par ailleurs, les ministères impliqués prévoient de renforcer la formation des travailleurs afin de doter les entreprises locales de la main-d’œuvre qualifiée nécessaire à cette transformation.

Les défis et perspectives de la transformation agricole au Mali

Bien que cette mesure représente une avancée importante, les défis demeurent pour assurer une transformation locale efficace et rentable. En effet, la transformation des produits tels que le karité, l’arachide, le soja et le sésame exige des investissements dans des infrastructures de traitement, qui font encore défaut à certaines entreprises maliennes. Néanmoins, l’engagement affiché par les acteurs de l’industrie locale laisse entrevoir des perspectives prometteuses, marquées par une volonté de croissance et de développement à long terme.

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Les agriculteurs et les industriels, encouragés à maintenir ce partenariat pour anticiper les difficultés futures, contribuent activement au développement économique du pays. En soutenant la transformation locale, ils participent à l’essor d’une industrie agroalimentaire capable de positionner le Mali sur l’échiquier international, non plus en tant qu’exportateur de matières brutes, mais comme acteur de la chaîne de valeur des produits finis.

Un appel à renforcer la coopération entre les parties prenantes

Moussa Mara, dans son communiqué, exprime son espoir de voir cette dynamique se renforcer et de voir les parties prenantes travailler de concert pour que cette mesure serve de tremplin vers une plus grande indépendance économique du Mali. “J’encourage tous les acteurs à rester en partenariat pour anticiper et résoudre les défis futurs,” déclare-t-il, ajoutant que ce modèle de coopération est essentiel pour assurer la durabilité des acquis économiques et le bien-être des producteurs maliens.

La suspension des exportations des amandes de karité, de l’arachide, du sésame et du soja constitue ainsi une étape importante vers l’indépendance économique du Mali. Cette décision, bien qu’ayant provoqué des discussions et des ajustements, pourrait devenir un modèle d’industrialisation rurale pour le pays et ses voisins, contribuant à faire du secteur agricole malien un pilier fort de l’économie nationale.

 

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Ladji Djiga Sidibé

 

Source: Bamada.net

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