Le Directeur général de la Police nationale Moussa Ag Infahi a tenu sa traditionnelle rencontre avec la presse ce jeudi 23 juin au siège de son institution. C’était l’occasion de faire le tour des sujets d’actualité et d’évoquer surtout les nouvelles mesures prises par la police pour lutter contre le terrorisme.
C’est un homme serein qui s’est adressé aux journalistes en annonçant dès le départ que « la lutte contre l’insécurité n’est pas l’apanage seul de la Police nationale ». C’est un appel à la population pour collaborer davantage avec les commissariats de police installés dans les différentes communes. Dans le but de réaliser ses missions, la Police nationale a renforcé ses effectifs par le recrutement de 2200 jeunes, en formation, qui seront prêts à servir dès le 4 juillet prochain, parmi lesquels 15 élèves commissaires et 8 élèves inspecteurs.
Les ambitions de Moussa Ag Infahi sont grandes : doubler les effectifs d’ici à 2020 et couvrir chaque lieu de cercle par un commissariat, renforcer le dispositif de contrôle aux frontières, créer des unités de forces spéciales antiterroristes, améliorer le temps de réaction lors des interventions. Pour cela, la Police nationale s’est dotée de moyens adéquats par l’octroi de 20 véhicules pick-up, 50 motos dont 6 motos à 4 roues, deux nouveaux véhicules pour la Police scientifique et technique.
En outre, selon les dires de son premier responsable, la Police nationale entend intégrer les technologies de l’information et de la communication, Tic, dans sa traque contre le terrorisme et le banditisme de grand chemin. Dans cette perspective, elle dispose désormais d’outils lui permettant d’analyser les données des ordinateurs et téléphones portables, participe aux grands rencontres internationales. C’est ainsi que le premier responsable des policiers a participé, du 1er au 5 juin dernier, à la rencontre internationale des chefs de police, à New-York. La coopération de la police malienne avec les d’autres pays est dynamique et intense, surtout avec la Côte d’Ivoire où l’échange d’informations a permis d’arrêter l’un des complices de l’attentat de Grand-Bassam le 13 mars dernier, à Bamako.
Les terroristes ont fait le choix de mener une guerre asymétrique et la police promet de les traquer d’où qu’ils se trouvent. La mise en place du passeport biométrique est aujourd’hui une réalité, qui permet de rendre plus sûre la sécurité de ce document de voyage. Moussa Ag Infahi a rassuré les hommes de médias que des kits d’enrôlement étaient déjà installé dans les ambassades du Mali à l’extérieur dont New-York, Montréal, etc.
« Le Mali est aujourd’hui un pays aussi sûr que les autres pays du monde », a répété le Dg, exhortant ses hommes à plus de vigilance, malgré les difficultés et les risques qu’ils rencontrent sur le terrain. Il promet d’améliorer les conditions de travail des policiers maliens, afin de les doter de moyens adéquats pour assurer la sécurité des populations. Car « un policier dans un carrefour, c’est aussi une parcelle de l’autorité », martèle-t-il. En ce qui concerne l’enquête sur la disparition du journaliste Birama Touré depuis le 29 janvier dernier, Maoussa Ag Infahi affirme que l’enquête est en cours. Elle aura permis l’exhumation de 2 tombes suspectes qui n’ont malheureusement rien livré.
Le redéploiement de l’administration au Nord du Mali reste une priorité des plus hautes autorités du pays. Le premier responsable de la police a promis que ses hommes « seront présents dans les villes où ils étaient avant l’éclatement la crise ». Une présence également prévue dans des nouvelles zones comme Menaka, Ansongo et Kidal.
Les récents événements au sein de la Police qui s’est soldé par une mise aux arrêts de policiers en grève ont été abordés par les journalistes. Pour sa part, le Dg Maoussa Ag Infahi veut installer un franc et sincère dialogue avec les syndicats, tout en restant ferme car les policiers doivent donner l’exemple d’un civisme sans faille.
O Roland
Source : Le Pays