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Mourah: faut-il enquêter ?

La philharmonique grisante contre les FAMa ne faiblit pas. Après les complaintes de la MINUSNA, les lamentations des organisations de défense des droits de l’homme, dont Human Right Watch(HRW), le Département d’État américain a cru bon d’emboucher la trompette !
Pour les États-Unis d’Amérique qui disent suivre les récits extrêmement inquiétants d’un grand nombre de personnes tuées dans le village de Mourah et se dit préoccupés par le fait que de nombreux rapports suggèrent que les auteurs étaient des forces du groupe Wagner soutenu par le Kremlin, l’armée malienne est hors de cause, à en croire d’autres rapports.

Selon le communiqué du département d’État américain daté du dimanche 3 avril, les Forces armées maliennes (FAMa) ont ciblé des éléments de groupes extrémistes violents connus.
Aussi, les Américains estiment au regard de la Contradiction dans la narration d’un rapport à un autre, qu’il est d’une nécessité impérative et urgente pour les autorités de transition maliennes de donner aux enquêteurs impartiaux un accès libre, sans entrave et sûr à la zone où ces événements tragiques se sont déroulés.
Le Département d’État américain appelle le gouvernement de transition à accorder l’accès à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) afin de mener une enquête rigoureuse comme mandaté par le Conseil de sécurité des Nations Unies.
Pour la diplomatie américaine, le fait de ne pas fournir un compte rendu approfondi et crédible des faits et des responsabilités ne servira qu’à semer des divisions dans la société malienne, à saper la crédibilité, la légitimité et la réputation des FAMa, à conduire les communautés entre les mains de groupes extrémistes violents et à créer les conditions pour plus la violence.
S’il faut donner acte au Département d’État américain pour ses perspicaces observations et requêtes objectives, la question est : est-elle mieux informée de la situation au Mali ?
En tout cas, l’ambassadeur américain semble plus dans le secret des dieux de la CEDEAO qu’il ne soit au fait de ce qui se passe réellement à Mourah, à 50 Kilomètres de Sévaré. Faudrait-il, du reste, rappeler que la courtoisie diplomatique aurait voulu que les Américains tiennent compte de la version des autorités maliennes. Or, en demandant sans exiger aux autorités de la Transition de donner un accès libre à Mourah en vue d’une enquête indépendante et à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) un accès garanti afin de mener une enquête rigoureuse, les Américains ne mettent-ils pas en doute la parole des autorités militaires maliennes ?
Ils ne sont pas les seuls. L’Union européenne à travers son haut représentant, Josep Borell estime que « la lutte contre le terrorisme ne peut en aucun cas justifier des violations massives des droits de l’homme. Le comportement exemplaire de l’État et de ses forces de sécurité dont le mandat premier est de protéger les populations civiles ne peut souffrir d’aucune exception. L’impunité doit être combattue avec sévérité et la plus grande urgence. »
Aussi, le Haut représentant de l’Union européenne pense qu’«il est essentiel que la MINUSMA puisse avoir accès aux lieux des événements afin d’épauler les autorités de transition dans leur enquête. Il est aussi essentiel que les conclusions de ces enquêtes soient rendues publiques afin que les responsables soient traduits devant la justice ».
Pourtant le compte rendu de l’état-major général des armées relayé par le Communiqué de la DIRPA du vendredi 1er avril est d’une limpidité respectable.
Du 23 au 31 mars 2022, les forces armées maliennes (FAMa) ont mené une opération aéroterrestre de grande envergure dans la zone de Mourah à 17 kilomètres au Nord-est de Kouakourou dans le cercle de Djenné. Mourah distante de 50 de Sévaré qui est depuis des années un fief reconnu de terroristes devrait selon des renseignements précis abriter une importante rencontre entre Katiba affiliés de JNIM.
Cette opération aéroterrestre qui a engagé aussi des forces spéciales s’est soldée selon un bilan de l’armée malienne par la neutralisation de 203 combattants des GAT (Groupes Armés terroristes) et l’interpellation de 51 personnes ainsi que la destruction et/ou la saisie de 200 motos.
Selon un communiqué de l’état-major général daté de ce vendredi après-midi, les premières auditions effectuées par la gendarmerie des personnes interpellées, elles ont été transférées au pôle judiciaire spécialisé, chargé de l’instruction des affaires de terrorisme.
L’état-major général des Armées soutient dans le communiqué que l’opération a été menée dans les règles de l’art militaire en respectant les Droits de l’homme invite les populations à la clairvoyance contre les spéculations diffamatoires à l’encontre des FAMa et au respect de la mémoire des éléments des forces de défense et de sécurité, de même que toutes les victimes civiles du terrorisme.
Faut-il procéder à une contre-enquête à Mourah et pour quel objectif ?
Si l’intention est de plomber les FAMa, la messe est dite : «aucune pression exogène ne nous fera douter de la justesse de notre combat. Aucune manipulation médiatique n’entamera notre moral. Nous ne ménagerons aucun effort pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens » dixit le Colonel Sadio CAMARA, ministre de la Défense et des anciens Combattants.

PAR ABDOULAYE OUATTARA

Source : Info-Matin

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