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Mot de la semaine : Mouton

La fête de Tabaski est par ordre d’importance l’une des fêtes les plus solennelles en Islam, car elle consacre la foi en Dieu et permet aux frères musulmans de prier pour la paix, la concorde et le bonheur. Au Mali, malheureusement, cette fête coupe le sommeil à beaucoup de chefs de famille qui ne savent pas souvent  à quel saint se vouer tant l’élément le plus précieux, qu’est le mouton, est cher. A partir du moment où le chef de famille est socialement obligé d’égorger le mouton, la fête de Tabaski  est alors  un devoir plus social que religieux.

Ainsi, du plus nanti au plus démuni, chacun, selon sa bourse, s’affaire à la veille de cette fête  pour l’obtention de ce précieux animal qu’est le mouton afin de faire plus plaisir à sa famille qu’à respecter le rite selon l’islam. La fête de Tabaski ou celle des moutons, au lieu d’être un moment de solidarité, d’entraide et de convivialité, est devenue de nos jours un lourd fardeau difficile à supporter pour les chefs de famille. Le mouton est cher, voire très cher, malgré que notre pays soit celui par excellence de l’élevage.  Et le hic, est que le Mali  est à plus de 95 % musulmans, mais c’est pendant les fêtes musulmanes que les produits sont chers.

L’islam étant une religion de tolérance de partage et de solidarité, il est inconcevable que des musulmans, puissent vendre à d’autres musulmans le mouton à un prix d’or. Et pourtant, chez nos frères chrétiens, c’est tout à fait le contraire. A la fête de Noel, comme à celle du Pâques, tous les magasins baissent les prix des produits qui entrent dans la consommation et dans l’habillement pour permettre à un plus grand nombre  de personnes de fêter dans la joie et l’allégresse. Pourquoi, nous les musulmans, on ne peut imiter les chrétiens au moins dans ce qu’ils font de bien ?

Pourquoi sommes-nous obsédés par l’acquisition d’un mouton, qui du reste n’est pas le seul animal que l’islam recommande aux musulmans pour l’Aïd El Kébir ? Il est certes celui que Dieu a envoyé à Ibrahim en lieu et place de son fils Ismaël, mais il y a d’autres animaux qui peuvent être sacrifiés comme la chèvre, le bovin ou le chameau, qui coûteraient moins chers que le mouton. A titre d’exemple, si sept personnes se mettaient ensemble pour acheter un bœuf ou même deux, à raison de 75 000 F CFA par personne, elles gagneraient mieux que celle qui achètera un mouton à 75 000 F CFA. Idem pour la chèvre qui d’ordinaire ne coûte pas excessivement cher. Nous préférons nous compliquer la tâche en voulant se procurer coûte que coûte cet animal qu’est le mouton.

Bien que le mouton soit l’animal le plus approprié pour la circonstance, l’islam n’impose à personne de faire l’impossible pour l’acquérir. La particularité de cette année est qu’elle se passe pendant le mois d’Août, alors que ce mois est par excellence celui de la cherté parce qu’il est la période de transition ou de soudure.

En somme, si tant est que la fête de tabaski est celle du sacrifice et de la foi en Dieu, tous les musulmans ont alors le devoir moral d’être solidaires comme les chrétiens lors de leurs fêtes.

Youssouf Sissoko

Source : Infosept

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