Le terroriste Mohamed Tahirou Cissé neutralisé vendredi 13 mars dernier habitait un immeuble très célèbre par sa mauvaise réputation dans le quartier de Magnabougou en commune VI du district de Bamako. Simple coïncidence ou un choix délibéré pour tromper la vigilance ?
Il nous revient d’ailleurs que l’immeuble en question n’est habité que par des étrangers : des Nigérians, Ivoiriens, Camerounais, Ghanéens, mais en majorité des personnes de sexe féminin qui vivent du plus vieux métier du monde. La rue dans laquelle se trouve l’immeuble est aussi moins fréquenté une fois la nuit tombée. Et les locataires, nous apprend-on, ont peu de contact avec les voisins. Un refuge idéal.
Et ici, dans cet immeuble qui hante la quiétude des citoyens, Mohamed Tahirou Cissé vivait depuis trois semaines. Mais depuis l’attentat de «La Terrasse», le jeune homme sortait rarement de chez lui. Question de ne pas se fait par remarquer.
Lors de l’assaut qui a duré deux coups d’horloge, a-t-on appris, le terroriste refusa d’obtempérer tout en se retranchant au fond de sa chambre. Tout de même, et comme tout bon terroriste, il eut le reflexe de piéger l’entrée de sa chambre par une grenade qui sera par la suite fatale pour lui. Au cours des échanges de tirs avec les forces spéciales de la S.E, la grenade éclata et Mohamed Tahirou Cissé fut mortellement atteint.
Le suspect fut ensuite menotté et transporté d’urgence à l’hôpital Gabriel Touré où il succomba de ses blessures. A-t-il eu le temps de parler ? En tout état de cause, les armes à sa suite retrouvées parlent d’elles-mêmes: un fusil d’assaut AK-47 et plus de 700 munitions de guerre. Elles (les armes) ont la même série que celles qui ont servi au bar-restaurant «La Terrasse» le 07 mars dernier, la même série que celles découvertes à la veille sur le camp d’entrainement de Samanko.
Soulignons que Mohamed Tahirou Cissé a été identifié comme l’homme à moto qui a lancé une grenade dans la «Rue Princesse». Il aurait été localisé grâce à son portrait robot fait par les services de renseignements. A sa suite, une dizaine de ses complices sont recherchés.
Djibi
Encadré
A propos de la DGSE malienne :
Un service qui mérite encouragements et moyens adéquats
C’est surtout la volonté et l’engagement des hommes et femmes travaillant au compte de ce service et pour l’intérêt de tous (la Direction Générale de la Sécurité d’Etat) qui ont jusque là permit d’engranger des succès. Les moyens eux, se font attendre.
Ici en effet, le personnel (agents et cadres) manque cruellement de moyens adéquats et mettent eux-mêmes leurs propres ressources au service de la cause. Normal, dira-t-on, puisqu’il s’agit de l’intérêt supérieur de la Nation. Bien entendu, mais il revient bien à l’Etat central de créer les meilleures conditions de travail.
Outre le déficit de moyens, les plus hautes autorités politiques ont cette fâcheuse tendance consistant à minimiser, voire ignorer les recommandations, suggestions et orientations données par les professionnels de ce service. Il sied au président de la République en l’occurrence, de consulter régulièrement cette entité, surtout en ces périodes troubles. Ce n’est hélas pas le cas. Autant il n’est interdit de se fier aux forces étrangères et à leurs réseaux de d’informations et de renseignements, autant, les politiques doivent accorder leur confiance aux nationaux, lesquels, par essence, sont mieux imprégnés de certaines réalités du pays. Ils ont donc l’avantage du terrain.
B.S.