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Histoire de marché au CMC. : Ousmane Babalaye Daou défie le Ministre

Le scandale tourne autour d’un contrat de prestation de service attribué à la Société italienne FRABEMAR. Il consiste exactement en la fourniture de Borderaux de Suivi des Cargaisons (BESC). La signature du contrat de marché s’étant passée dans une opacité totale, le département de tutelle a cru devoir y fouiner.

La correspondance officielle de M. Mamadou Hachim Koumaré, datant des semaines, est demeurée sans suite. Le patron du Conseil, M. Ousmane Babalaye Daou, en ferait désormais à sa tête. Semblerait-il qu’il bénéficierait du soutien de la famille présidentielle. Ceci expliquerait-il cela ?

Dans le monde des affaires, l’affaire est désormais sur toutes les lèvres. Alors que les uns et les autres s’apprêtaient à aller vers des Assemblées consulaires, occasion de renouveler les bureaux, la situation a pris une inquiétante tournure au Conseil Malien des Chargeurs (CMC). Raison, le président du bureau sortant, Ousmane Babalaye Daou, a signé récemment un contrat de fourniture de Bordereaux de Suivi de Cargaisons (BESC) avec une société italienne, FRABEMAR.

Le montant exact du marché n’a pas été rendu public. Beaucoup d’opérateurs du secteur ignorent tout du processus. Or, il engage leur sort, leurs affaires.

Intervenant à la veille de l’Assemblée consulaire, la signature du contrat a donc laissé perplexes les chargeurs. Ils n’ont été informés que le 29 janvier dernier du fait. Ils doutent aujourd’hui de l’opportunité d’un tel marché.

Pour eux, le président du conseil aurait dû attendre la tenue de l’Assemblée consulaire. Pourquoi donc se précipiter ? Avait-on besoin d’un énième partenaire alors que l’état des lieux n’avait pas été fait ?

 

La crédibilité de FRABEMAR en cause

Avant son arrivée au Mali, la Société italienne avait posé ses valises en République Démocratique du Congo (RDC). Elle s’était appropriée un contrat du genre. Dans sa livraison N° 555, notre confrère du journal  » Le Sphynx  » avait soulevé le lièvre. Et dans ces mêmes colonnes, votre fidèle serviteur avait attiré l’attention des autorités sur les risques. Vendredi dernier, notre confrère est revenu sur l’affaire. D’après le confrère, les autorités congolaises n’avaient pas tardé à mener des investigations sur le cas FRABEMAR. Suite à celles-ci, des poursuites judiciaires ont été engagées et le contrat de FRABEMAR fut résilié.

» C’est un contrat mafieux, dans le seul but de détourner des millions de dollars américains au détriment de Ogefrem, avec la complicité de ses propres dirigeants « , peut-on lire dans  » Le Sphynx « , citant le procès-verbal de la Coordination Répression de la Corruption et Détournement des deniers publics de RDC.

Autrement dit, il y avait un deal entre FRABEMAR et Ogefrem dans ce pays. Ogefrem avait, dit-on, confié à FRABEMAR le soin de lui fournir les fiches électroniques de renseignement à l’importation (FERI). Cela n’a apparemment pas convaincu les enquêteurs congolais. Pour eux, il y avait des  » indices sérieux de corruption  » qui se manifestaient aussi par  » le non-respect des règles de passation de marchés publics sans aucun appel d’Offres public, ce contrat qui s’est conclu de gré à gré est totalement en défaveur de Ogefrem « .

Commentaire de notre confrère dans la même parution :  » Cette société italienne a fini de prouver son caractère mafieux. Et un dirigeant sérieux, qui gère une structure aussi importante que le  Conseil Malien des Chargeurs n’aurait jamais dû traiter dez la sorte avec une telle société, s’il est encore soucieux de la préservation des intérêts du Mali, en général, et du CMC en particulier « .

 

Dans le pays de l’impunité

Comme indiqué ci-haut, la société italienne, FRABEMAR, a vu son contrat résilié en République Démocratique du Congo. Dès l’instant que la presse de ce pays avait soulevé les risques de l’aventure, les autorités ont rapidement diligenté des enquêtes. La suite, on la connait désormais. Cela aurait pu inspirer le bureau du Conseil Malien des Chargeurs. Particulièrement, le président Ousmane Babalaye Daou devait tirer leçon du camouflet subi par FRABEMAR en RDC.

Quant aux autorités maliennes, elles auraient, à leur tour, dû mener ou ouvrir des enquêtes. Car, il est encore question d’argent public.

Au sommet de l’Etat, cela semble le dernier des soucis. Trois rapports de contrôles sur la gestion de l’actuel bureau du CMC n’ont pas connu de suites. Du bureau du Vérificateur Général à l’Inspection du Ministère de l’Equipement, du Désenclavement et des Transports, en passant par la Cellule de Contrôle des Services d’Etat, des investigations ont été menées depuis longtemps. Selon des indiscrétions, le Ministre de tutelle aurait simplement adressé une correspondance en patron du CMC. Sans suite également !

Serait-ce du mépris pour la chose publique ? Une correspondance d’un Ministre ne mériterait-elle pas une réponse ? N’est-ce pas là un manque de respect ?

Semblerait-il que le patron du CMC bénéficierait du soutien de la famille présidentielle. Le nom du député Karim Kéïta, fils du Chef de l’Etat, est cité dans les nouvelles  » amitiés  » du boss. Difficile de trop y croire.

Mais, puisqu’on est au Mali, un brin de vérité pourrait se manifester. Car, il est difficile de comprendre que les autorités puissent fermer les yeux sur ce qui se passe au CMC. Le Chef de l’Etat, M. Ibrahim Boubacar Kéïta, a horreur de telle chose, dit-on. Mais, encore faudrait-il qu’il ne laisse pas faire.

 

B.Koné

source : Le Malien

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