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Morila : LE CYCLE DE L’OR S’ACHEVE, CELUI DE L’AGRO-INDUSTRIE DEBUTE

 filiere poulet avicole coq poussin
Un ambitieux projet a été conçu pour maintenir l’élan de développement local après la fermeture de la mine

Les mines, comme d’autres dons de la nature, ne sont pas inépuisables. La mine d’or de Morila fermera ainsi en 2017. L’annonce a été faite à une équipe de la presse nationale par ses responsables, le 28 juillet lors d’un point de presse sur le site minier.
La mine d’or de Morila a ouvert en 2000. Elle a contribué, selon Mark Bristow, le directeur exécutif de Rangold qui l’exploite, à hauteur de 2 milliards de dollars, soit environ 1000 milliards de Fcfa, à l’économie de notre pays. Dans ce montant, 1,1 milliard de dollars ont été versés au gouvernement à titre de dividendes, de droits de douane et autres impôts. Aujourd’hui, malgré la fin annoncée de l’exploitation, la mine continue de générer de la valeur ajoutée grâce au retraitement des résidus miniers qui se poursuivra jusqu’en 2017, date annoncée pour la fermeture définitive de la mine.
La question que se sont posés les responsables maliens et leurs partenaires qui exploitent la mine était de savoir comment rentabiliser le site et les infrastructures lourdes qui ont été réalisées pendant les 17 années d’existence de la mine. Fallait-il tout détruire comme cela est généralement prévu dans les conventions relatives à l’exploitation minière ? Ou fallait-il créer une autre structure qui héritera des infrastructures sur place afin d’éviter un gâchis pour un pays comme le Mali qui a besoin de développer l’agriculture, la pisciculture, l’aviculture, l’apiculture, l’élevage etc… ?

AU MILIEU DES FORETS. Après mûre réflexion, l’ensemble des acteurs de la mine de Morila (l’Etat malien, Rangold, Anglogold ainsi que les communautés locales) a opté pour la seconde solution : exploiter et rentabiliser les investissements même lorsque le métal jaune ne brillera plus. Ainsi est née l’idée de transformer le site actuel de la mine en un pôle de développement de l’agriculture industrielle et surtout de le transformer en un centre d’agrobusiness qui pourra remplacer très valablement l’or qui a permis de bâtir une cité, de transformer les communes de Sanso et particulièrement le village de Morila en une cité moderne perdue au milieu des forêts.
L’idée de créer une zone industrielle basée sur l’agriculture a alors pris corps et les prémices de cette zone d’agrobusiness sont aujourd’hui visibles. En effet, quatre grandes réalisations témoignent déjà de la volonté de la direction générale de la mine de Morila, sous la houlette de Adama Koné, le directeur général de Morila, de ne pas laisser désolation et ruines après la fin de l’exploitation de l’or.
En premier lieu, le centre des explosifs a été transformé en une ferme avicole. Ici, on produit déjà quatre tonnes d’aliment volaille par jour pour 4000 poulets de chair, 10.000 pondeuses et 5000 poussins, selon le responsable de ce département, Bahoutou Diallo. « C’est notre fierté », dira Hilaire Diarra, l’un des responsables du projet de reconversion de la mine en zone agro-industrielle.
A terme, seront construits deux poulaillers qui coûteront 300 millions Fcfa et une poussinière à 171 millions Fcfa. L’importation de 4000 pondeuses à 35 millions de Fcfa fait également partie du projet de développement de l’aviculture sur le site actuel. Quatre chambres froides complètent le complexe de l’aviculture qui voisine avec une miellerie (deuxième projet). Ici, on produit déjà du miel et on en produira davantage avec le nouveau projet. Des ruches modernes sont confectionnées et placées sur les 1200 ha de forêt protégées par une clôture grillagée.
Déjà des discussions sont engagées avec des opérateurs locaux dans le domaine et tout porte à croire que le projet d’une future grande miellerie du Mali est sur une bonne rampe de lancement. En effet, les villages environnants qu’on désigne ici sous le vocable de « communautés » sont impliqués dans le projet. Il leur a été distribué près d’une centaine de ruches modernes et ils ont été initiés à l’extraction du miel sans brûlis.
Le troisième grand projet sur lequel compte Morila pour ne pas sombrer dans le marasme à la fin des beaux jours de l’or, est la pisciculture. Dans ce domaine, on expérimente, voire exploite déjà dix-sept grandes piscines dans lesquels on produit, élève et commercialise deux types de poisson : le tilapia (carpe) et le silure.
Le responsable du développement de cette branche est un zootechnicien. L’homme produit dans ces piscines des alevins, en fait la sélection par sexe et les élève dans une douzaine des cages flottantes du lac artificiel.
Le développement de la pisciculture ne pouvant se faire sans eau, la future zone agro-industrielle bénéficiera d’un lac artificiel de 27 ha alimenté à partir du fleuve Bagoé à 45 km de Morila. De là sont pompés chaque jour 19 m3 d’eau pour baigner les cages flottantes du lac artificiel.
L’ambition de ce volet du projet est de fournir Bougouni, Sikasso, et Bamako en poisson frais d’eau douce à un coût abordable, a précisé le directeur général de la mine, Adama Koné.

UNE SOURCE DURABLE D’ACTIVITES ECONOMIQUES. La zone de Morila est boisée et produit une grande quantité de mangues qui ne sont ni consommées totalement encore moins transformées. Or aujourd’hui, l’intérêt pour la mangue sèche va croissant à travers le monde. La mangue « Kent » malienne qui ravit la vedette à toutes les autres trouve un terrain favorable à Morila. Les responsables du projet agro-business de la mine ont conscience de cela et ont anticipé en entretenant une mangueraie de 8 hectares. Des contacts ont été pris avec les usines de transformation de la mangue de Yanfolila ainsi que d’autres entreprises étrangères qui pourraient être intéressées par le projet. Et à en croire les responsables de Morila, l’avenir de ce côté est prometteur. En outre, ils vont expérimenter la production de l’ananas pour diversifier la production fruitière.
De toute évidence, à travers ces grands projets d’agriculture, lorsque l’or ne brillera plus à Morila, la verdure prendra la relève. C’est le souhait et la volonté affichés par les responsables actuels de la mine. « Etant donné que la fermeture de la mine approche, nous avons accéléré le développement de notre initiative de projet agro-industriel comme une source durable d’activités économiques pour la communauté locale. Ceci marque le début d’une nouvelle ère pour Morila et nous espérons, avec le gouvernement malien, d’autres agences et les parties intéressées, que cette initiative pourrait devenir un héritage pour la population qui a travaillé sur le site et qui a accueilli nos opérations », dira Mark Bristow, le directeur exécutif de Rangold.
Au-delà des opportunités agro-industrielles (électricité, eau, terres aménageables, main d’œuvre locale moins chère) qu’offre Morila, le site dispose d’un autre atout : celui du développement de l’écotourisme. Plusieurs maisons équipées dans un cadre où la nature bien protégée depuis des années a pris le dessus sur les actions néfastes de l’homme.
Ici les oiseaux sauvages, les reptiles (varans, pythons et autres catégories de serpents) sont légion. Le climat est doux en cette saison d’hivernage avec des parfums et des aromes de plantes et d’arbres sauvages conservés en l’état par les responsables de l’environnement de la mine. Le lac artificiel permet d’être en contact direct avec la nature dans toute sa splendeur. Morila offre aussi un cadre pour une retraite sanitaire pour ceux qui le peuvent.

G. A. DICKO

source : L’ Essor

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