A l’appel de la société civile, la jeunesse de Mopti était dans la rue, hier mercredi 13 février pour manifester contre la non-prise en compte par le gouverneur Sidi Alassane Touré de leurs doléances. Plusieurs blessés et des interpellations.
Le 7 décembre dernier, la société civile a soumis au gouverneur de Mopti des doléances. Lesquelles portent sur l’interdiction de l’accès à Mopti au-delà de 18 heures des véhicules voyageurs, des motos. S’y ajoutent les tracasseries policières, les préoccupations relatives à l’employabilité des jeunes dans les projets au niveau local. Suite au silence du général Touré lui a été envoyée une lettre de relance restée à son tour sans réponse.
Quand les jeunes en colère ont voulu marcher, le maire de la commune de Mopti les a dissuadés d’attendre les concertations régionales pour aller exprimer leurs préoccupations. Sur initiative de l’élu local, une délégation comprenant les jeunes, les notables et les leaders religieux s’est rendue au gouvernorat. Les échanges avec le directeur de cabinet du gouverneur ont envenimé la situation.
Selon les témoignages, le directeur de cabinet du gouverneur aurait dit de laisser la jeunesse marcher jusqu’à Kidal et d’ajouter que la marche est une activité sportive pour les jeunes. Ces propos n’ont pas été appréciés par les leaders de la société civile qui ont décidé de marcher en dépit des intimidations du Préfet du cercle de Mopti pour manifester leur mécontentement.
Les manifestants se sont ainsi retrouvés sur le terrain scolaire de Gangal. Là les organisateurs semblent avoir eu maille à partir avec des acteurs politiques dans leur tentative de récupérer leur mouvement. C’est dans ce contexte que la police est intervenue pour lancer des grenades lacrymogènes. Des sources avancent plusieurs blessés et des arrestations.
Les jeunes auraient réclamé le départ du gouverneur. Hier soir, une réunion était en cours au siège du conseil communal de la jeunesse pour faire le point sur la situation.
CD
Le Challenger