C’est arrivé dans la nuit du dimanche à lundi, dans le village de Sobanoukou, près de Sangha, dans la région de Mopti. Cette localité majoritairement par des Dogons a été la cible d’une attaque d’hommes armés. Le bilan provisoire fait état de 95 morts dont des cadavres calcinés. On déplore aussi 19 personnes portées disparues et 38 blessés. Des maisons, des greniers et des animaux incendiés.
Pour l’heure, on ignore encore l’identité des auteurs de cette attaque, même si certains l’attribuent à des tensions communautaires qui prévalent dans la zone. Un drame qui s’inscrirait donc dans le même sillage que ce qui s’est passé à Ogossagou, le 23 mars dernier et Koulogon le premier jour de l’an.
A noter que c’est dans ce contexte que le chef militaire de Dan Ambassagou, Youssouf Toloba a rendu public un communiqué dans lequel il a menacé de l’ouverture de «la lutte pour la sauvegarde de la dignité et de la liberté du pays Dogon ». Tout en considérant le drame de Sobanoukou comme étant une « une déclaration de guerre » il a aussi rassuré « les populations de sa disponibilité à assurer davantage leur sécurité car il est désormais établi que ni l’État, ni la communauté internationale ne s’intéressent à la vie des populations meurtries depuis bientôt 5 ans ».
Ce qui veut dire que dans les jours à venir d’autres événements aussi tragiques et dramatiques ne sont pas à exclure. D’où l’urgence de prévenir avant que le pire ne soit commis. A travers les propos du chef militaire de la milice Dan Ambassagou, il est clair que des représailles seront bientôt menées. Pourtant, le gouvernement avait prononcé la dissolution de cette milice lors du conseil des ministres qui a suivi le drame d’Ogossagou. Toutefois, celle-ci continue à mener ses activités et à vouloir prendre en charge les prérogatives régaliennes de l’Etat.
Kibaru