Portugal, Espagne, Iran : en logeant le Maroc dans la poule B du Mondial 2018, rapidement présentée comme le groupe de la mort, le tirage au sort effectué le 1er décembre dernier ne s’est pas montré clément avec les Lions de l’Atlas. D’ailleurs, si l’on se fie aux cotes établies par les sites de paris sportifs, le Royaume chérifien est promis à la 3e place de ce groupe, derrière les deux cadors européens. Mais les Marocains sont loin de s’avouer vaincus d’avance.
Il faut dire que Mehdi Benatia et ses coéquipiers s’appuient sur un groupe talentueux façonné par le sélectionneur Hervé Renard. Double vainqueur de la CAN avec la Zambie puis la Côte d’Ivoire, le technicien français est parvenu à bâtir un collectif bien huilé et très solide qui n’a pas encaissé le moindre but en 6 matchs dans son groupe de qualification au Mondial. Et pour valider leur billet, les Lions ont frappé un grand coup en s’imposant 2-0 en Côte d’Ivoire en novembre dernier à l’occasion de la “finale” de cette poule. Les succès probants en amicaux contre la Serbie (2-1) puis l’Ouzbékistan (2-0) n’ont fait que renforcer les convictions de Renard, qui n’a aucune intention de sortir dès la phase de poules en Russie.
L’Algérie, une source d’inspiration
“Je ne vous cache pas que si on quitte le Mondial dès le premier tour, ça serait une énorme désillusion“, a confié le Français dans un entretien accordé vendredi au site Goal.com. “On y va avec la volonté de faire le meilleur tournoi possible. Pas pour faire de la figuration.” Et pour inspirer ses troupes, le double vainqueur de la CAN a déjà un exemple en tête : celui du voisin algérien au Brésil il y a 4 ans. “Comment y parvenir ? En se donnant à fond et en faisant preuve de caractère. Je peux prendre l’exemple de l’Algérie qui a donné beaucoup de fil à retordre à l’Allemagne en 8e de finale de la dernière Coupe du monde (1-2 ap). Il faudra jouer avec nos forces et en croyant en nous-mêmes et en ce qu’on peut faire“, a exhorté Renard.
Et puis le Maroc dispose d’un avantage au niveau du calendrier puisque les Lions débutent le 15 juin face à l’Iran, soit la sélection la plus abordable du groupe. Une victoire et la bande à Renard pourra rêver jusqu’au bout d’une qualification en cas d’exploit face au Portugal (le 20 juin) ou lors du dernier match de poule contre l’Espagne (25 juin). Le technicien préfère toutefois se méfier de la sélection perse. “La rencontre face à l’Iran sera tout aussi importante, et je la mets au même niveau que les autres. Certains l’oublient, mais nous on ne l’oublie pas. Nous respectons cette équipe iranienne tout autant que nos autres adversaires“, a souligné le Savoyard.
Henri Michel, prédécesseur à honorer
“L’ordre des matchs importe peu. Peu importe qui on affronte en premier ou en dernier. Personnellement, j’ai joué quelques CAN et je sais qu’on a eu parfois des entames poussives pour ensuite monter en puissance. Et le contraire peut se produire aussi. Donc il n’y a pas de vérité. L’important c’est de finir dans les deux premiers à l’issue de la troisième journée. Le reste ce n’est que de la philosophie“, a-t-il poursuivi. D’ici-là, Renard devra notamment envoyer une présélection de 35 noms à la FIFA au plus tard le 14 mai. Puis des matchs de préparation contre l’Ukraine (le 30 mai), la Slovaquie (le 4 juin) et l’Estonie (le 8 juin) seront au programme. “En étant franc, je vous dirais qu’à 90%, la liste finale est déjà établie, a glissé le Tricolore. Il reste encore 10%, qui peuvent varier en fonction des blessures et des indisponibilités de dernière minute. ”
“Mon équipe est à mon image, elle refuse la défaite. Ça fait longtemps qu’on n’a pas perdu le moindre match. Cela veut tout dire“, s’est félicité l’ancien sélectionneur de la Zambie. Et puis Renard aura aussi à coeur de rendre hommage à son compatriote Henri Michel. Décédé mardi dernier à l’âge de 70 ans, le Français était jusqu’alors le dernier technicien à avoir conduit le Maroc en Coupe du monde, c’était en France en 1998. Cette année-là, après un nul face à la Norvège (2-2) puis une déroute face au Brésil (0-3), les Lions de l’Atlas pensaient avoir fait le nécessaire pour se qualifier en étrillant l’Ecosse (3-0) mais c’était sans compter sur la défaite surprenante du Brésil face à la Norvège (1-2). Après avoir qualifié Henri Michel de “meilleur entraîneur national que le Maroc ait eu“, on peut compter sur Renard pour faire honneur à son lointain prédécesseur en faisant tout pour conduire les Lions de l’Atlas au second tour en Russie !
Afrik-foot