La Cour constitutionnelle donnera, ce jeudi à 15 heures, les résultats définitifs du scrutin du 29 juillet. De son côté, le Collectif des 18 candidats dénonce la «fraude électorale» et rejette les résultats provisoires si certaines irrégularités ne sont pas corrigées. Ce mardi soir, au Palais de la Culture de Bamako, le collectif a organisé un grand meeting où des centaines de milliers de personnes ont répondu présents.
C’est Soumaïla Cissé, le premier, qui prend la parole. Tout comme à la conférence de presse de la vielle, le Chef de file de l’opposition a dit tout le mal qu’il pense de la présidence de la Cour constitutionnelle et de ses «manigances» en faveur du pouvoir. A l’instar de ses successeurs au pupitre, Soumaïla Cissé dénonce la « manipulation» des résultats provisoires du scrutin du 29 juillet qui le donnent deuxième, loin derrière IBK, avec 17% des voix contre 41%.
Pour le candidat Alou Diallo le logiciel de comptage des voix est, de toute évidence, truqué. «Nous avons constaté que partout où nous sommes en ballotage avec IBK, il y a 20% de bulletins nuls. Alors que le taux national de bulletin nuls est 7%, et même 5% dans les zones où IBK est en tête». Selon Alou Diallo, les Maliens ont été insultés au cours de cette élection,à travers l’annulation massive de leur vote et par le bourrage d’urne. Pourtant, estime le candidat, il avait proposé au gouvernement une société capable de centraliser le vote et de donner les résultats en 48 heures. «Ils ont refusé», s’indigne Diallo.
Prendront la parole Moussa Sinko Coulibaly, Dramane Dembélé, Oumar Mariko, Me Mountaga Tall ou encore Ras Bath dont l’intervention mettra fin aux trois heures de meeting. Tous dénoncent la manipulation des résultats, sur un ton parfois inamical. «Selon nos calculs IBK est en réalité 22e sur les 24 candidats», attaque le général démissionnaire. Dramane Dembélé annonce que si les «vrais résultats» ne sont pas publiés, son camp le fera et installera son propre président le 04 septembre prochain.
Pour le candidat Mohamed Ali Bathily la fraude électorale n’est plus à démontrer. Car, il suffit de chercher un peu et vous trouverez. L’ancien ministre de la Justice estime qu’il y a eu tellement de procurations distribuées pendant le 29 juillet que certains, venus voter, ont trouvé que d’autres avaient déjà voté à leur place. Pis, indique Bathily: «J’ai eu zéro voix dans mon propre bureau de vote, où ma femme a voté, où le petit frère de Ras Bath a aussi voté». Comment peut-on accepter ça, s’interroge le candidat dans un tonnerre d’applaudissements.