« Le monde attend de voir le Mali se réconcilier. Le monde a un signal fort dans ce stade omnisports baptisé du nom du premier président du Mali Modibo KEITA, initiateur du concept de la Biennale, où se retrouve tous les enfants du Mali, sans distinction de parti ou de religion ». La déclaration a été faite par Mme N’diaye Ramatoulaye Diallo, ministre de la culture, le 24 décembre 2017, lors de la cérémonie d’ouverture de la Biennale artistique et culturelle/Edition spéciale Bamako 2017, au Stade Omnisports Modibo Keita.
Du 24 au 31 décembre 2017, ce sont environ 900 jeunes maliens, en raison de 70 artistes par délégation venue des 10 régions du Mali, du District de Bamako, de la Diaspora et des associations des personnes vivant avec un handicap. C’est en présence de Ibrahim Boubacar Keita, Président de la République du Mali, que le top départ de ce grand rendez-vous, qui jadis chaque deux permettaient aux jeunes maliens de se frotter les uns aux autres et de raffermir leur liens d’amitié et de fraternité.
« La Biennale artistique et culturelle, ce n’est pas seulement la culture comme on voudrait l’entendre. La Biennale Artistique et Culturelle ce n’est pas seulement la compétition entre les régions, comme on voudrait le faire croire. La Biennale artistique et Culturelle ce n’est pas que la fête du folklore malien. Mais en même temps,…, la Biennale c’est à la fois tout ça », a déclaré Mme N’diaye Ramatoulaye Diallo, ministre de la Culture.
Elle a rappelé que « cette manifestation a été conçue dans un esprit de transversalité des objectifs par les pères fondateurs ». Pour cela, elle dira qu’il ne faut pas cloisonner la Biennale dans une configuration unitaire et soliste. Selon elle, cet événement est la chose de tous les enfants du Mali et personne ne doit ou ne peut être laissé sur le bord de la route dans son organisation et dans sa mise en œuvre.
« Cette manifestation culturelle, de Kayes à Kidal, résonne comme un creuset véritable des valeurs de cohésion sociale », a-t-elle estimé. Avant de soutenir que « Ce rendez-vous, au sens propre comme au figuré, est un effort de rapprochement des peuples dans une dynamique de destruction définitive des barrières entre eux ».
« Bamako respire ce que c’est que le Mali »
Après avoir déclaré que « Bamako respire ce que c’est que le Mali », Madame le Ministre a laissé entendre que durant cette semaine d’activité, on renouera d’avec la réalité qui veut qu’au Mali, un proverbe n’appartienne plus à une aire géographique ou à un peuple. « Un proverbe Touareg a sa composante en Bambara. De même les peuls s’adjugent avec aise le droit d’user, en se l’appropriant, des sagesses senoufos. Et ceci est une réalité quelque soit le rapprochement que nous faisons avec les entités ethniques », a-t-elle déclaré.
Madame le ministre de la culture a estimé que l’organisation de cette Biennale et ce qui s’est passé au Stade Modibo Keita, est un signal fort pour le monde. Cependant, elle a souhaité que cela soit un signal pour la jeunesse malienne. « Le monde attend de voir le Mali se réconcilier. Le monde a un signal fort dans ce stade omnisports baptisé du nom du premier président du Mali Modibo KEITA, initiateur du concept de la Biennale, où se retrouve tous les enfants du Mali, sans distinction de parti ou de religion », a-t-elle déclaré.
Pour sa part Cheick Aba Niaré, Maire de la Commune II du District de Bamako, a salué la décision d’organiser cette manifestation culturelle qui commençait à manquer à la jeunesse malienne.
« Ambê niôgon bolow » ou nous sommes ensemble
« ’’ambê niôgon bolow’’, ‘’ambê niôgon bolow’’, oui ‘’ambê niôgon bolow’’, Allah ka anw to niôgon bolow ». C’est par cette phrase en bambara pleine de sens et emprunter à l’artiste KJ Maria Den, que IBK a termine son discours, en déclarant ouverte avec bonheur la Biennale 2017.
Mais, avant, il a rendu un vibrant hommage à Feu Modibo keita, fondateur de la République du Mali et initiateur de la Biennale artistique et culturelle.
« Le Président Modibo Keita était imbu des valeurs cardinales de notre société dans laquelle l’éducation passait par les jeux juvéniles. Cela était un trait de toutes les vieilles civilisations, le Mali ne peut pas être en reste », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que partout où le jeune Modibo, instituteur fraîchement sorti de Goré a servi, il a eu à cœur d’organiser la jeunesse autour d’activités culturelles, récréatives, sportives. « La biennale tire son essence de l’esprit de ce grand homme dont le Mali se souviendra encore pendant des siècles. Il a vécu, il a servi, il a été l’honneur de ce pays. Puissions nous toujours nous en souvenir, surtout en un jour comme aujourd’hui où nous le célébrons à travers cette belle initiative qui rassemble tous les deux ans révolus l’ensemble de notre jeunesse dans une communion des cœurs, d’esprit qui fait que notre devise un Peuple -un But-une Foi s’incarne dans la réalité de notre vécu », a-t-il déclaré.
Il a terminé en rappelant qu’ « On a aujourd’hui eu droit à des jeux scéniques très pédagogiques dont je retiendrais surtout cette quête insatiable de paix qui habite tout Malien digne de ce nom. Que cela soit porté aujourd’hui par notre jeunesse, nos enfants, ahhhh voilà qui devrait nous interpeller tous, le chanteur vient de dire ‘’ ambê niôgon bolow’’ , ambê niôgon bolow, oui ambê niôgon bolow, Allah ka anw to niôgon bolow’’ », a-t-il conclu.
Cette série de discours a suivi le le défilé des troupes venues des différentes régions, du District de Bamako et de la diaspora. Déjà au stade, les troupes ont rivalisé d’ardeur pour donner un avant goût de ce que sera les soirées de compétition.
Assane Koné
Source: notrenation