Ex-militante du parti Yèlèma (Le Changement) et du Parti Social Démocrate Africain, PSDA, la présidente fondatrice du Parti pour le Renouveau et le Développement (PRD) est unique en son genre. Son ambition démesurée la pousse à créer son parti sans aucune expérience politique avérée.
La désormais benjamine des femmes présidentes de formation politique n’a jamais réussi à se faire élire depuis son arrivée sur la scène politique en 2010, date de la création du parti Yèlèma, dont elle est membre fondateur. Secrétaire générale dudit parti, Assétou Sangaré avait su imposer sa candidature aux élections législatives de 2013, alors que le nom de l’actuel maire de la Commune IV, Adama Bérété, à l’époque maire délégué à Hamdallaye, était murmuré dans les coulisses. Adama Bérété était connu pour son sérieux et ses multiples actions menées dans la commune en tant qu’élu et maire signataire. Mais, Assétou n’avait pas hésité à imposer sa candidature. D’aucuns disaient même qu’elle avait usé du pouvoir de l’argent.
Afin de préserver la cohésion au sein du parti, un compromis a été trouvé et la candidature d’Assétou aux élections législatives de 2013 a été acceptée. Quant à Adama Bérété, il sera choisi par le parti comme tête de liste aux élections communales du 20 mars 2016. A l’issue des élections législatives, Mme Assétou Sangaré et son colistier issu des rangs de l’Adema-PASJ ont perdu la bataille. Les rapports entre elle et certains responsables du parti commençaient à se détériorer.
En 2014, pour atténuer l’effet de sa défaite, Assétou Sangaré est nommée Chargée de mission à la Primature par le président du parti, Moussa Mara, alors Premier ministre. Elle était parmi les personnes de confiance et les plus proches du Premier ministre.
Après ce passage au plus haut niveau de l’administration d’Etat, Assétou Sangaré prend de l’assurance.
Lors de l’établissement de la liste du parti pour les élections communales, elle a refait parler d’elle en exigeant d’être la tête de liste au détriment d’Adama Bérété à qui elle avait pourtant donné sa parole en 2013 de ne pas se mêler du choix des candidats lors des échéances communales. Une chose que la direction du parti a rejetée en maintenant M. Bérété comme tête de sa liste.
« Au sein de Yèlèma, cette femme veut toujours se faire voir. Elle veut se mêler dans tout en pensant que l’argent peut tout gérer », nous a confié un militant en 2016. Assétou Sangaré, mécontente de n’avoir pas été retenue, quitte Yèlèma en juin 2016 pour rejoindre le PSDA, un parti créé par son ancien camarade de lutte, Ismaël Sacko.
En février 2017, Assétou prend une maison en bail à Lafiabougou pour servir de siège à sa nouvelle formation adoptive (PSDA) en Commune IV dont elle assurait la vice-présidence. C’est ce même siège qui a été transformé en celui de son propre parti (PRD), créé en février 2018. En moins de 2 ans, Assétou Sangaré a survolé deux partis avant de créer le PRD et de s’inscrire dans la majorité présidentielle qu’elle avait pourtant critiquée après le départ de Moussa Mara de la Primature.
Dans l’espoir de se créer une base politique dans une commune où elle est totalement méconnue, Assétou a entamé une série de rencontres avec les populations. Il reste à savoir si avec tant d’ambition, elle pourra se faire une base politique solide dans sa propre commune.
Ousmane Ballo
le challenger