L’ambition du gouvernement du Mali, à travers le ministère du développement industriel, est de faire du Salon international de l’industrie au Mali qui commence ce matin au Parc des Expositions de Bamako, un tremplin décisif pour réussir le décollage industriel du pays.
Le Salon International de l’industrie au Mali (SIM 2018) qui commence ce 19 avril, a pour thème : « Accélérer l’industrialisation d’un pays de l’hinterland » avec comme invité d’honneur la Turquie. L’objectif général de ce salon qui va durer trois jours, est de promouvoir le potentiel industriel du Mali en vue de favoriser une croissance économique forte et durable. Plus de 300 industriels et investisseurs sont attendus à ce rendez-vous.
Dans un mot adressé aux participants dont « Le Challenger » a pu obtenir une copie, le ministre du développement industriel, Mohamed Ag Ibrahim, affirme que le SIM est un projet structurant qui vise à accentuer l’attractivité du Mali pour l’Investissement Direct Etranger (IDE) afin de conforter le dynamisme de son secteur secondaire actuellement peu productif et très faiblement compétitif. « En tant que 1er et 3ème producteur africain respectivement de coton et d’or, 1er pays d’élevage de l’UEMOA et 2ème de la CEDEAO, puissance agricole reconnue, le Mali doit se surpasser afin d’atténuer le paradoxe inacceptable qui fait de lui un réservoir fabuleux de ressources naturelles et le plus gros importateur de produits finis de la sous région. Il est incontestable que pour lutter efficacement contre la pauvreté et le chômage, conquérir des parts importantes de marché à l’échelle communautaire, voire internationale, subvenir aux besoins fondamentaux de nos consommateurs, raffermir notre souveraineté économique, l’industrialisation est la voie la plus sûre et la plus glorieuse », s’est adressé le ministre Mohamed Ali Ag Ibrahim aux participants.
Témoignage éloquent de l’importance accordée par le Président IBK au secteur de l’industrie
Selon le ministre, le Salon offre l’occasion de partager avec le reste du monde le potentiel de notre pays en matière de développement industriel.
A l’en croire, il est aujourd’hui admis que l’avenir du continent africain en général et celui du Mali en particulier est dans l’industrie. « C’est pourquoi, notre ambition est de faire du SIM un tremplin décisif pour réussir notre décollage industriel, un rendez-vous du donner et du recevoir dont le but ultime est d’élargir significativement notre base manufacturière, créer des bassins d’emplois décents et durables pour notre jeunesse et convertir utilement nos multiples atouts naturels pour le bonheur de nos compatriotes».
Le ministre Mohamed Ali Ag Ibrahim compare le Mali à une mine de diamant identifiée avec ses énormes gisements mais non encore exploitée. Le Mali dispose de nombreuses potentialités dans divers domaines. Les ressources minières, naturelles et agricoles sont disponibles. On peut citer entre autres le coton, l’or, la viande, le lait cru, les peaux, les fruits et légumes, le plâtre, le sel gemme, le karité, la gomme arabique, etc. La transformation sur place de 20% du coton par notre pays permettra de créer de milliers d’emplois sans oublier les milliards injectés dans le circuit économique. Idem pour la filière viande.
« C’est la première fois depuis l’institution de la démocratie dans notre pays qu’un ministère dédié exclusivement au développement industriel est mis en place. Ce choix est un témoignage éloquent de l’importance que Son Excellence le Président de la République Monsieur Ibrahim Boubacar Kéïta accorde à ce secteur. Tous les acteurs du secteur industriel doivent saisir cette opportunité pour amorcer de façon irréversible le long processus de développement industriel. Il y va ainsi du développement économique et social de notre pays. Nous continuons à mener les réformes nécessaires au développement industriel. Ces réformes seront menées de façon collégiale avec l’ensemble des parties prenantes (administrations, industriels, partenaires techniques et financiers, etc). Sans industrialisation, point de développement ! Nous y croyons fermement et nous travaillons d’arrache-pied à cela », a confié le ministre au magazine Afrique Emergente d’avril 2017.
Pourquoi le choix de la Turquie
Le choix porté sur la Turquie pour être l’invitée d’honneur de cette 1ère édition du salon traduit le dynamisme de la coopération économique et industrielle. Première puissance économique du Moyen Orient, septième à l’échelle européenne, la Turquie est un géant industriel dont la participation va apporter une plus-value à ce salon en termes de transferts de compétences, de technologies et d’appui.
Aujourd’hui, le Mali dispose d’énormes atouts pour attirer les investisseurs. La volonté politique est là. Un code des investissements attractif et un climat des affaires propice à l’exercice des activités économiques existent.
Dossier réalisé par Gaoussou Madani Traoré
Le challenger