Cet Accord est destiné au financement de la mise en œuvre du Projet Formation professionnelle, Insertion et appui à l’Entrepreneuriat des jeunes Ruraux (FIER) sur une durée de huit (8) ans. L’objectif de développement du Projet FIER est de faciliter l’accès des jeunes ruraux aux opportunités d’insertion et d’emplois attractifs et rentables dans l’agriculture et les activités économiques connexes. Pour atteindre cet objectif, le Projet FIER s’articule autour de trois (3) Composantes ainsi qu’il suit :
– Composante A : capacités institutionnelles et renforcement de l’offre de formation ;
– Composante B : insertion et appui aux initiatives des jeunes ruraux ;
– Composante C : suivi-évaluation, coordination et gestion.
Les coûts totaux du Projet, sur une durée de huit (8) ans, s’élèvent à 28,100 milliards de FCFA. La clôture de sa première phase est intervenue en septembre 2021. Une seconde phase est en cours d’élaboration.
Le Bureau du Vérificateur Général (BVG) a procédé à la vérification de performance de la gestion du projet FIER pour la période allant du 1er janvier 2018 au 31 décembre 2021. A travers cette vérification, le BVG voulait s’assurer que, d’une part, les acteurs jouent pleinement leur rôle de pilotage, de coordination et de suivi- évaluation des activités et, d’autre part, qu’ils mettent en œuvre les activités planifiées en prenant en compte les critères d’économie, d’efficacité et d’efficience.
A l’issue de la vérification, le BVG est parvenu à la conclusion que, nonobstant les faiblesses relevées dans la mise en œuvre du projet, les résultats obtenus sont satisfaisants et démontrent une certaine efficacité du Projet FIER. A titre illustratif, grâce au Projet FIER, beaucoup de jeunes ruraux ont pu accéder à une qualification professionnelle et certains d’entre eux ont même pu créer leurs propres entreprises et contribuer ainsi à la réduction de la pauvreté dans les zones d’intervention du projet. De même, le Projet FIER a contribué à financer les activités économiques de 5 406 femmes rurales sur un total de 12 513 jeunes ruraux, soit un taux de 43% d’insertion des femmes sur une cible prévisionnelle de 50%.
En revanche, ces résultats assez satisfaisants ont, en partie, été atténués par un certain nombre de lacunes, au nombre desquelles, figurent notamment :
– l’inexistence d’une intermédiation du projet FIER entre les jeunes ruraux et les caisses de micro-finance. Ainsi, les jeunes ruraux ont dû faire face à des frais de gestion élevés et à des taux d’intérêt exorbitants frisant l’usure, toute chose qui ne les a pas confortés dans l’idée d’établir une relation de collaboration durable avec les caisses de micro-finance ;
– l’absence de formation technique préalablement au début de la mise en œuvre des projets. Ainsi, certains jeunes ont commencé l’exécution de leurs projets sans avoir bénéficié de la formation technique pourtant essentielle pour une bonne mise en œuvre desdits projets ;
– la non-rétrocession des subventions à certains jeunes ruraux alors que ceux-ci ont remboursé leurs prêts contractés auprès des caisses de microfinance.
En vue d’accroitre la performance du Projet FIER, le BVG a recommandé au Coordinateur de l’Unité de Coordination Nationale du Projet FIER de veiller à harmoniser les relations contractuelles avec les jeunes ruraux et les caisses de microfinance et de veiller à ce que les Organisations Non Gouvernementales, chargées de l’accompagnement des jeunes ruraux, puissent assurer la formation technique avant tout début de mise en œuvre des projets économiques. En outre, il lui a été recommandé d’assurer un meilleur encadrement des modalités de rétrocession des subventions aux jeunes ruraux, de fixer un délai pour la rétrocession de la subvention aux jeunes ruraux et de veiller à ce que ce délai soit respecté par les caisses de micro-finance. L’application de ces recommandations formulées par le BVG permettra de renforcer la performance du projet FIER que le Bureau estime déjà efficace.
Source BVG