Pendant qu’une grande mission de réconciliation était déployée au centre, précisément dans les cercles de Bandiagara, Koro, Douentza et Bankass, les attaques ont toujours continué faisant des morts et des bétails emportés confirmant ainsi nos interrogations sur l’impact réel de ladite mission sur la zone.
Avant, c’était le premier ministre et une partie de son gouvernement qui avaient séjourné dans la zone sans pourtant pouvoir ramener le calme. A titre d’exemples, l’attaque du village de Kassawanda par des hommes armés faisant 1 mort en la personne de Jean Kodio55 ans et 283 têtes de bétails emportées. Malgré les alertes, l’armée n’a pu rallier le lieu que quatre (heures) plus tard. Des semaines plus tard, l’attaque du mardi 29 juillet 2019 faisant un bilan de 7 personnes égorgées dont des femmes en provenance du marché de Fatoma et 4 personnes enlevées dont les corps sont restés en décomposition dans la nature ainsi que l’attaque du jeudi 31 juillet 2019 dans l’après-midi, faisant un bilan de 11 morts en provenance du marché de Sangha, 4 blessés et 3 personnes enlevées sont autant d’indicateurs. La mission a juste été plutôt une campagne de dilapidation de centaines de millions qu’une solution durable pour le centre. Face à ces situations, les communautés Dogons restent indignées par le silence des autorités et de la communauté internationale et exigent une réaction responsable de leur part en lieu et place d’une campagne de séduction. « Aucune sécurité dans la zone. Nous avons peur d’aller aux champs, au marché tout déplacement est risqué aujourd’hui. Dana Amassagou qui était un rempart entre les populations et les bandits armés a été considérablement affaibli par les autorités qui semblent ignorer les vrais ennemis de la paix. », lance un cultivateur la peur dans les regards.
Justement, comment ce pauvre peuple abandonné presque à son sort peut comprendre que les attaques se poursuivent au moment où une fortement délégation sous la conduite de la primature tente d’amener la réconciliation entre les communautés ? Qui cherche donc à saboter cette tentative désespérée de ramener la paix entre les communautés délibérément mises dos à dos. Dans un article, Soloninfo avait déjà prévenu que le problème n’était pas entre peulhs et dogons mais plutôt à un autre niveau et qu’il fallait voir ailleurs. Ce qui se passe actuellement vient de confirmer cette thèse. Ce n’est visiblement pas une mission de règlement des conflits entre Dogon et Peuls dans le centre qui résoudra le problème mais une action forte de l’État et son sens élevé de responsabilité.
Amadingué Sagara
Source: Soloni