Dès la publication des décrets N° 0142 et N° 0143/PT-RM du 9 Novembre 2020, fixant respectivement les modalités de désignation des membres du Conseil National de la Transition (CNT) et la clé de répartition des représentants des différentes entités sociopolitiques, bon nombre de Maliens se sont exprimés. Qui pour prendre acte desdits décrets et faire des bénédictions pour le pays sans toutefois faire acte de candidature.
Qui d’autres pour amorcer un élan de contestation sur fond d’émotion à peine à peine justifiable. La position du M5-RFP sur la question est vraiment étonnante si l’on sait tous les honneurs que le Comité national pour le Salut du Peuple (CNSP) lui avait en lui reconnaissant tous ses mérites dans l’avènement d’un Mali nouveau. Qu’il nous souvienne que c’est le même M5-RFP qui avait été respectueusement sollicité pour proposer deux candidatures au poste de Premier ministre. Que ne fut notre surprise et notre déception de constater que le Mouvement du 5 juin était traversé par une grave crise de leadership qui n’a malheureusement pas pu lui permettre de convenir d’une ou de candidatures. Où est la crédibilité ? Au regard du peu de temps imparti aux autorités de la Transition, celles-ci peuvent out doivent-elles se payer le luxe de vaciller au gré des desiderata d’un M5 désuni et démesurément exigent ?
Ce serait assurément trahir le Mali et de la pire des manières. Le pays vivant une crise multidimensionnelle, les urgences sont multiples et il faut y faire face sans faillir. En y regardant de plus près, le constat qui s’impose est bien celui du combat personnel de certains responsables du M5-RFP pour leur propre épanouissement. Au-delà des discours pour inutilement inciter les Maliens à se détourner de la résolution de leurs vrais problèmes pour redescendre dans la rue. Le Docteur Choguel Maïga et ses compagnons sont-ils sincères en adoptant une telle posture ? Qu’ils sachent bien que le cours de l’histoire est irréversible et que chacun sera jugé un jour ou l’autre soit par le peuple ou par sa propre conscience.
Malheureusement leur insistance à déclencher une prétendue résistance du « peuple malien » n’est en réalité que la conséquence de leur insatisfaction personnelle dans leur quête effrénée de postes « stratégiques ». Il est vraiment temps d’arrêter la rhétorique démagogique et séditieuse à des fins personnelles pour que le pays avance un tant soit peu. Il est également temps de changer d’option de lutte car l’un des membres influents du M5-RFP en la personne de Issa Kaou Djim avait, comme par prémonition, affirmé devant la presse lors des journées de concertation, qu’il était insensé de s’obstiner dans une lutte sans fin.
Une manière sage d’attirer l’attention des soi-disant « radicaux » qui sont au contraire sur la voie du ternissement de l’image du Mali en créant de faux blocages politiques. La responsabilité historique de la jeune M5-RFP est de tout évidence en jeu car si elle ne se repositionne pas à temps, c’est son avenir même qui sera définitivement englouti. Le schéma est tout simple car il s’agit de relever le défi générationnel qui traverse de nos jours le Mouvement du 5 juin.
Une cure de jouvence est indispensable sous peine, pour les jeunes du M5-RFP d’être des marionnettes à la solde de politiciens insatiables toujours prêts à les manipuler pour leurs desseins inavoués. Vaillants jeunes du M5-RFP, ouvrez les yeux et émancipez-vous définitivement de ces « politiciens professionnels » qui veulent vous réduire au statut de masse laborieuse taillable et corvéable à merci. Assumez-vous donc face à l’histoire et sans aucun complexe d’infériorité.
Quoi de plus noble que de mettre le Mali au-dessus de tout ! Le M5-RFP doit plus que jamais se ressaisir afin de ne pas rater le train de l’histoire qui suit inexorablement son cours.
Correspondance particulière