Le Conseil national de transition, lourdement retardé pour des raisons confuses, espiègles et d’ordre stratégique, est le dernier organe transitoire qui balisera le terrain dans la suite de la mise en œuvre de la feuille de route. Hélas, le Colonel Assimi Goïta tient le bout pour que cela arrive.
Car il a été chargé, en tant que vice-président de la transition, chargé des questions de défense et de sécurité, par le président Bah Dao pour régler cette fois les questions relatives au Conseil national de transition. Deux (02) décrets, signés des mains du Chef de l’État, fixant la clé de répartition pour la mise en œuvre de cet organe transitoire en est l’illustration. Et mieux encore, la serrure dormante a été expressément confiée au Colonel Assimi Goïta qui décidera qui et qui doit siéger dans cet organe transitoire, qui, à titre de rappel, remplace numériquement l’Assemblée nationale ? Les membres du CNT voteront des lois et ratifieront des textes au nom du peuple. Là n’est pas le problème ; mais le quota de représentativité, dont l’opinion a été informée à travers les réseaux sociaux, fait couler beaucoup d’encre, surtout au sein de la classe politique. Le choix des personnes pour décider du sort du Mali devrait être un parcours de combattant dans notre posture, dans notre situation. Ces deux (02) décrets sur la clé de répartition, et la posture actuelle des militaires putschistes et tombeurs d’IBK expliquent sans aucun doute leur méfiance et la non-confiance aux hommes politiques. Les cris de ces politiciens, à vouloir participer grandement au Conseil national de transition suscitent de grondes populaires; colère des uns et jouissance des autres. Dans une conférence de presse, Choguel Kokala Maïga, le président du comité stratégique du M5–RFP a tenu à clarifier leur position sur la formation du CNT, à savoir ne pas participer à ce conseil sous une base extrêmement partisane. Et aussi, de faire à savoir au Colonel Assimi Goïta et ses affidés leurs vrais rôles pour ce pays : « On voit des militaires qui distribuent des forages, mais ce n’est pas leur rôle. Ils doivent être au front. Les attributions du vice-président de la transition, c’est la sécurité, ce n’est pas la distribution des forages et des actions sociales. Il y a un ministère chargé de cela. Il faut sécuriser les maliennes et arrêter la politique politicienne et la propagande, » a-t-il fait entendre.
Moriba DIAWARA
Source : LE COMBAT