Après la présidence et le gouvernement de la transition, le troisième organe, celui qui occupera le rôle de législation comme parlement, serait en marche. Mais de nombreux Maliens se posent déjà la question sur qui va diriger ce Conseil National Transition ?
La Charte de la transition issue de la concertation nationale les 10, 11 et 12 septembre 2020 balise le terrain pour les autres bases du changement dans notre pays. Elle se mesure à la taille du défi assigné au gouvernement de la transition à travers surtout, la feuille route de la transition. Le dernier et troisième organe de la transition qui sera mis en place pour poursuivre le processus de changement suscite de nombreuses interrogations. Elles s’articulent autour du poste de présidence du Conseil National de la Transition. Qui pour diriger le CNT ? C’est en tout cas la grosse question que chacun des Maliens serait en droit de se poser. Le choix de personne s’impose encore une fois dans ce Mali, victime de nombreuses trahisons, de trahisons venant de ses propres fils comme nous le rappelait Bah N’Daw, président de la transition, Chef de l’État dans son discours d’investiture devant la Cour suprême le 25 septembre 2020 : « Le Mali est ébranlé, piétiné, humilié. Ébranlé, Affaibli, humilié par ses propres enfants, par nous-mêmes, par personne d’autre que nous-mêmes, » avait-il courageusement lancé à la figure.
Cependant, l’article 14, de la charte de la transition, du Conseil national de la transition, stipule que : « Le Conseil national de Transition est présidé par une personnalité civile ou un militaire élu en son sein. La fonction de Présidence du Conseil national de Transition est incompatible avec l’exercice de tout autre mandat ou responsabilité au cours de la Transition. »
Tout porte à croire que le président du Conseil National de la Transition sera une personnalité qui a une meilleure connaissance du pays et de la politique malienne. Il ne sera pas choisi au hasard ; mais de façon minutieuse. Mon instinct de journaliste me dit qu’il sera un militaire ; et le Colonel Malick Diaw, 1er vice-président du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP) est en pole position pour l’occuper dans un bref délai.
« Le Conseil national de Transition (CNT) est l’organe législatif de la Transition. Il est composé de cent vingt et un (121) membres répartis entre les Forces de Défense et de Sécurité, les représentants du Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces patriotiques (M5-RFP), les partis et regroupements politiques, les organisations de la société civile, les centrales
syndicales, les syndicats libres et autonomes, les organisations de défense des Droits de l’Homme, les ordres professionnels, les Maliens établis à l’extérieur, les Mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, les Mouvements de l’inclusivité, les groupements de femmes, de jeunes et des personnes, vivant avec un handicap, les confessions religieuses, les autorités traditionnelles et coutumières, les chambres consulaires, les faitières de la presse, des arts et de la culture. Un acte fixe la clé de répartition entre les composantes du Conseil national de Transition. Le Conseil national de Transition exerce les prérogatives définies par la présente Charte et la Constitution du 25 février 1992, » stipule l’article 13 de la charte de la transition. Le M5 laisserait-il les militaires de s’emparer de tous les postes stratégiques de cette transition ?
Moriba DIAWARA
LE COMBAT