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Mise en œuvre de l’Accord : Des résistances dans l’installation des autorités intérimaires

21 mois après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, les autorités intérimaires sont en train d’être installées dans les régions nord du pays. Reportées à plusieurs reprises et malgré des fortes résistances de la société civile et de certains mouvements politico-militaires, ces instances transitoires ont pu, déjà, être installées à Kidal, le 28 février, Gao et Ménaka, le 2 mars. A Tombouctou et Taoudéni, les deux dernières régions restantes, l’installation des autorités intérimaires qui devait avoir lieu le vendredi 3 mars, a été reportée à ce lundi 6 mars. L’installation est butée à la résistance du CJA qui n’exclut pas d’user de la force pour prendre part à l’application de l’Accord.

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Sur les 5 régions du Nord du Mali où devaient être installées les autorités intérimaires, 3 régions (Kidal, Gao et Ménaka), ont, dans la douleur, déjà des autorités transitoires. L’installation des autorités intérimaires des deux régions restantes (Tombouctou et Taoudéni) qui devaient être faite le vendredi 3 mars dernier a été reportée à aujourd’hui, le lundi 6 mars, suite aux tensions dans la région de Tombouctou où le Congrès pour la Justice dans l’Azawad(CJA), un groupe politico-armé du nord, dit être prêt à utiliser la force militaire pour empêcher que des autorités non inclusives s’installent dans les deux régions.

Tombouctou, le CJA sur le pied de guerre. Prévue pour le vendredi dernier, l’installation des autorités intérimaires a été reportée au lundi (ndlr aujourd’hui) à Tombouctou et à Taoudéni. Et pour cause : le CJA ne veut pas d’autorités intérimaires non consensuelles à Tombouctou, malgré leur installation à Kidal, le 28 février, à Gao et Ménaka, le 3 mars.

Le CJA, qui a positionné ses forces militaires dans la région de Tombouctou et quadrillé Tombouctou depuis le vendredi 3 février, dénonce son exclusion dans l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Quatre dizaines de véhicules militaires du CJA, selon nos sources, sont stationnés à l’entrée de Tombouctou. Au moment où nous mettions sous presse, aucun compromis n’avait encore été trouvé. Pire, des bruits de botte du Mouvement Arabe de l’Azawad(MAA) s’entendaient juste à une dizaine de kilomètres de Tombouctou.

Un jour plutôt, le jeudi 2 mars, les chefs de fractions et villages, responsables la société civile, de la CMA et de la Plateforme de la région de Taoudenit rappelait, dans un document, « que la mise en place d’autorités intérimaires consensuelles et crédibles sont considérées comme un pré requis afin d’obtenir la stabilité, le déploiement de l’administration et le retour des réfugiés. ». Ces responsables, regrettent « vivement une tentative inopportune de nous imposer une nomination inique et aberrante qui ne répond pas à cette disposition essentielle de l’Accord pour la Paix. », et mettent en garde « contre les conséquences dramatiques qui découleront d’une telle décision et dont le gouvernement devra assumer l’entière responsabilité… »

Kidal, Gao et Ménaka, jusqu’au bout de l’épreuve

Deux jours après l’installation du président de l’autorité intérimaire de Kidal, l’installation des présidents de Gao et de Ménaka a eu lieu, le jeudi 2 mars, avec beaucoup de tergiversations.

A Gao, le siège de l’Assemblée régionale qui était occupé par les combattants de la CMFPR2, a été levé après la signature d’un protocole d’entente prenant en compte les préoccupations de la société civile de Gao qui sont entre autres : l’élargissement du quota de Gao de 11 à 21 dont 10 réservés aux jeunes et aux femmes sédentaires pour les autorités intérimaires, l’implication des mouvements de résistance civile, de la CMFPR2 dans les organes et structures de suivi et de prise de décision : CSA, CTS, DDR, CNRSS, CVJR,EMOV, MOC, sous commission politique institution, sous comité développement, commission d’intégration, sous comité défense et sécurité à tous niveaux (national et régional) pour la mise en œuvre de l’accord, la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, la reconnaissance officielle et définitive du statut de signataire de la CMFPR2 et de ses prérogatives…

Le mardi 28 février passé, à Kidal, le colonel Hassan Fagaga, le président de l’autorité intérimaire de Kidal a été investi, en présence des officiels maliens, des responsables des groupes armés et des membres de la médiation internationale dans la ville de Kidal. Pour la circonstance, le ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et des Réformes de l’Etat Mohamed Ag Erlaf, le haut représentant du président de la République du Mali pour l’application de l’accord d’Alger, Mahamadou Diagouraga, l’Ambassadrice de France au Mali Madame Evelyne Decorps, ont fait le déplacement à Kidal.

Une première tentative d’installer, le samedi 18 février, les autorités intérimaires dans l’Adrar des Ifoghas, avait lamentablement échoué suite à la volte-face de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) qui désapprouvait la nomination, par le gouvernement malien, d’un nouveau gouverneur pour Kidal : Sidi Mohamed Ag Ichrach, un proche de la Plateforme.

Madiassa Kaba Diakité

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